Parti de Lorient, cet ancien bateau de course au large, un 60 pieds Imoca, devrait mettre une dizaine de jours pour livrer sa cargaison à New-York. C'est la première fois qu'un Imoca est utilisé pour le transport décarboné de marchandises. Le Pingouin fut autrefois un voilier de compétition. Il entame aujourd'hui sa nouvelle vie.
Le Pingouin a quitté les quais de Lorient. Direction New-York. Cet ancien Imoca, qui a cinq Vendée Globe au compteur, assure désormais le transport de marchandises à la voile. Ce jour-là, avant le départ, la cargaison est solidement arrimée à bord. Le bateau pourra acheminer jusqu'à 10 m3 de produits.
13 jours de traversée
Le monocoque de 60 pieds, mis à l'eau en 1998 pour la navigatrice Catherine Chabaud, entame aujourd'hui sa nouvelle vie. Loin de la compétition au large. La Compagnie marine est à la manœuvre. Elle s'est spécialisée dans le recyclage de vieux bateaux de course pour le transport décarboné.
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"L'intérêt de l'Imoca, c'est d'être assez rapide par rapport à d'autres bateaux, explique Maxime Burhy, skipper du Pingouin. On a entre 10 et 12 jours de navigation pour arriver à New-York. On pourrait aussi réfléchir à des lignes maritimes intra Europe, vers le Portugal, les îles britanniques, qui seraient adaptées à de l'Imoca".
Selon La Compagnie marine, l'impact carbone du voilier va essentiellement concerner "la consommation de gasoil à bord pour recharger les batteries et pour faire les manœuvres de ports, ainsi que la petite logistique que l'on a. Donc c'est un impact quasiment nul".
Cette transatlantique d'un genre nouveau "va certes moins vite que l'avion, souligne Clément Bignon, directeur d'exploitation de La Compagnie marine, mais on ne fait pas du Amazon, ce n’est pas du tout le but. Notre but, c'est vraiment de proposer aux entreprises une alternative aux transports maritime et aérien".
(Avec Gwenaelle Bron)