Emilie a été confrontée au cancer en 2019. Son corps a encaissé les traitements et changé, une image pas toujours facile à digérer et à gérer. Elle lance aujourd'hui le site Miochi qui permet la revente d'occasion d'accessoires jolis et utiles qui permettront de vivre au mieux cette période. 

Miochi, c'est chimio en verlan. C'est le nom du site internet crée par Emilie, habitante de Cléguerec dans le Morbihan, fruit de son expérience. 

En 2019, elle apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. "Je me prends le all-inclusive (le pack complet) : opération, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie", détaille-t-elle. De février à novembre, les traitements s'enchaînent et avec eux les conséquences sur le corps. 

Avec le cancer, l'image de soi en prend un gros coup

Emilie

Emilie raconte : "J'ai perdu mes cheveux, mes cils et mes sourcils. Au-delà de l'annonce de la maladie, c'est ça qui est compliqué à gérer, l'effet visible, l'image que l'on donne aux autres. C'est très violent même. On prend cher, on gonfle...Mes enfants étaient petits, 5 ans et 18 mois, j'avais envie de rester positive à leurs yeux" 

Pour faire passer la pilule, elle se dit qu'elle va essayer de se faire jolie. Elle rigole : "En plus quand je suis stressée, je dépense." La voilà à chercher des accessoires sympas, avec des matières qui respirent, car "quand on perd ses cheveux on a le crâne irrité." Elle plonge dans un monde inconnu, celui des prothésistes capillaires. La réalité rattrape les aspirations esthétiques. Les perruques ça coûte cher, avec une prise en charge limitée par la Sécurité sociale. "Les premiers prix vont de 0 à 400 euros, la sécu rembourse 350 mais les modèles ne riment pas avec qualité et confort."

Emilie opte pour les cheveux naturels. Ce genre de perruque coûte 1500 euros. "Si on dépasse le forfait sécu, on est moins remboursé." Sarcastique, elle lance : "C'est un luxe d'avoir une belle perruque."  Elle va finir par se mettre au turban même si ses débuts sont laborieux. "J'étais une quiche en nouage." 

Pendant cette période, Emilie opte aussi pour les cosmétiques. Certains s'imposent, ce dont elle ne se doutait pas. Sa deuxième phase de chimiothérapie la rend extrêmement sensible aux ultraviolets. Elle doit alors s'acheter un vernis à ongle spécial, renforcé au silicium, à appliquer toutes les semaines pendant trois mois au risque de voir ses ongles se décoller (doigts et orteils). Coût du flacon : 10 euros. "Au final tout s'ajoute" résume-t-elle. 

Miochi, miser sur la seconde main pour se sentir bien

Forte de ses constats, Emilie réfléchit. "Je suis une adepte de la seconde main, j'ai un peu cherché si des sites d'occasion existaient pour le cancer mais je n'ai pas trouvé, je voyais quelques trucs passer à la marge sur Vinted (application en ligne qui permet de revendre des vêtements). Et dans la région, il y a peu de boutiques spécialisées, avec des choses sympas ou jolies."

Je n'ai jamais été aussi coquette que lorsque j'étais malade

Emilie

Elle créé Miochi, un site qui va mettre en lien tous ceux qui ont le matos finalement pour mieux vivre la maladie : perruques, turbans, livres, bonnets de chimio, à des prix plus accessibles. "Tout se lave" explique-t-elle. "Cela vise les gens qui ont envie d'avoir du choix, de voir les choses resservir. En revendant ma perruque par exemple, je me suis dit que c'était mieux qu'elle soit utile à quelqu'un plutôt que de la laisser dans mon tiroir. En plus, ce sont des objets dont on espère ne plus avoir à se servir. "


L'esprit du site se veut positif, ici on parle du bien-être, pas du médical. "On est déjà assez mal comme ça ce n'est pas la peine d'en rajouter", souligne-t-elle. A côté de la boutique, la rubrique "Miochi papote" donne des conseils pratiques sur comment se maquiller, comment nouer ces fameux turbans. 

Emilie envisage désormais de tenir un blog. Elle a surtout envie que le site devienne un espace collaboratif, avec un échange d'expériences. 

 

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