Cancer du foie : un premier patient français traité par immunothérapie cellulaire grâce à deux équipes rennaises

Une coopération entre le Centre Eugène Marquis et le CHU de Rennes a permis à un patient français atteint d'un cancer du foie d'être traité par immunothérapie cellulaire, dans le cadre d'un essai international. 

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Le Centre Eugène Marquis et le CHU de Rennes viennent d’ouvrir un essai thérapeutique d’immunothérapie cellulaire, dans le cadre d’une étude internationale. Ils sont les premiers en France à traiter un patient avec cette technique d’immunothérapie inédite (appelée TCR-T cells) pour le cancer du foie, le cinquième en terme de mortalité dans l'Hexagone. 

Cet essai s'adresse à un certain type de patient. Parmi les critères, entre autres, ces derniers doivent être atteints d'un cancer primitif du foie (qui a démarré dans le foie), appelé carcinome hépato-cellulaire. "Il faut aussi que la maladie soit à un stade avancé, inopérable", précise Samuel Le Sourd, oncologue au Centre Eugène Marquis, en charge de l'essai avec le professeur Roch Houot du CHU. 

Une innovation prometteuse

L'immunothérapie se développe dans beaucoup de cancers. Le principe ? "Re-stimuler notre système immunitaire, une partie de nos lymphocytes (la partie des globules blancs qui sert à nous défendre des agressions extérieures)", rappelle Samuel Le Sourd. Il s'agit alors d'injecter des anticorps aux patients.

Avec l'immunothérapie cellulaire appliquée pour le cancer du foie, la méthode est différente. Elle implique déjà une collaboration indispensable, avec un service d'hématologie qui l'utilise déjà pour les cancers dits liquides (cancers du sang). 

Samuel Le Sourd détaille : "on va organiser un prélèvement des lymphocytes du patient avec une prise de sang. Ceux-ci vont être envoyés aux Etats-Unis. Là-bas, on va modifier génétiquement les récepteurs de la cellule lymphocytaire (récepteur appelé TCR), pour les réactiver contre les cellules cancéreuses".

Une fois le produit préparé, le patient est hospitalisé au CHU de Rennes, dans le service d'hématologie. "Pour que son corps adhère à cette autogreffe via une seule injection, pour en garantir la bonne réception, il faut préparer sa moelle osseuse. Cela passe par une chimiothérapie. Au total, il aura passé une dizaine de jours à l'hôpital."

Depuis son traitement fin 2020, le patient fait l'objet d'un suivi régulier. "On n'a pas encore assez de recul pour parler d'efficacité" relève Samuel Le Sourd.

D'autres essais sont prévus en 2021. Le procédé devrait servir à la prise en charge d'autres tumeurs solides.

 

 

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