Cela ressemble à un ultimatum. Après presque un mois de blocage de la Fonderie de Bretagne à Caudan, la direction du groupe Renault appelle à libérer l’usine et se dit prête à recourir à la justice.
Les huissiers ne sont pas encore passés… mais ce n’est sans doute qu’une question d’heures.
Dans un communiqué, tombé ce jeudi 20 mai au soir,la direction du groupe Renault explique que " face à l’escalade de la violence et la répétition de menaces de plus en plus inquiétantes, elle, appelle à nouveau à libérer l’accès à l’usine pour reprendre l’activité."
La Fonderie de Bretagne est bloquée depuis le 27 avril. Le 11 mars, le groupe automobile avait annoncé sa volonté de vendre le site.
"Plus de 50% des 340 salariés se déclarent non-grévistes explique Bertrand de La Roche, responsable communication externe des projets industriels du groupe Renault, et ils ne peuvent pas travailler car personne ne peut entrer sur le site."
Dans son communiqué, la direction évoque les " difficultés de l’entreprise et les profondes transformations du secteur automobile et assure chercher un acquéreur en mesure de diversifier les activités, garantir un avenir au site et d’y pérenniser les emplois."
Le ton monte encore
Toutes les réunions organisées jusqu’ici se sont soldées par des échecs constate le groupe automobile, propriétaire du site. "Hier, raconte Bertrand de La Roche, à Rennes, la direction a proposé d’aborder les questions de diversification de l’activité et de la reprise, les représentants du personnel ont refusé d’en discuter."
Le communiqué évoque les manifestations de ces derniers jours et parle de "comportement hostile grandissant", de "propos inacceptables de la part du représentant de la CGT, qui a formellement menacé de détruire l’outil de production de la Fonderie de Bretagne si ses revendications n’étaient satisfaites de manière immédiate" et d'"escalade d’intimidation et de violence".
Le 14 mai dernier, la direction de la Fonderie avait déjà porté plainte pour destruction de l’outil de production suite à la publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle des salariés mettaient en scène la destruction d’une plaque modèle, moule qui permet de fabriquer les pièces de la fonderie.
Ce jeudi soir, elle annonce qu'elle va " engager les démarches nécessaires auprès de la justice, afin de permettre un retour au calme et la reprise des activités dans les conditions nécessaires de sécurité pour un retour à une situation normale à la Fonderie de Bretagne."
Difficile d'imaginer que cela puisse faire baisser la tension.