Ils n’espéraient pas de vin de sitôt. A Sarzeau, dans le Morbihan, deux ans à peine après avoir créé leur domaine, deux jeunes vignerons s’activent pour les vendanges. La météo de l’été 2022 a bousculé leur calendrier.
A Sarzeau, dans le Morbihan, la bien nommée Marie Devigne et Guillaume Hagnier terminent 10 jours de vendanges sur le domaine qu’ils ont créé il y a tout juste deux ans.
Les deux vignerons se sont connus en Champagne, avant d’adopter la Bretagne pour sa douceur, et de se lancer dans l’aventure.
Le terrain de 6 ha appartient à la commune qui voulait relancer la vigne. Leur candidature a été retenue pour un bail de 30 ans.
"Le passé viticole du Golfe du Morbihan est méconnu, précise le site de la mairie. Pourtant, sur le territoire du Parc naturel régional, la vigne a connu un âge d’or, le département ayant comptabilisé plus de 2.000 hectares de vignes en 1891. En quelques décennies à partir des années 1950, elle en a totalement disparu."
"L’Etat avait demandé l’arrachage des vignes, souligne Marie. On sait que les raisins sont bons, qu’ils peuvent arriver à maturité, qu’on a toutes les conditions idéales pour développer ce projet."
A Sarzeau, Marie et Guillaume ont donc planté du Chardonnay sur la moitié de la parcelle,12.500 plans. Et puis un autre blanc, du Chenin. Et aussi du Cabernet franc.
"On est heureux, disent-ils, il y a deux ans, les pieds étaient petits. Aujourd'hui, c'est une vraie fierté de participer à la renaissance d’un vignoble en Bretagne".
Avec la météo, en avance d'un an sur le calendrier
La première vendange du vignoble de Rhuys aurait du avoir lieu en 2023, mais le climat en a décidé autrement.
"On a planté en 2020, logiquement on doit attendre trois ans. Mais on a connu une année quand même assez exceptionnelle. Les raisins sont arrivés à maturité. Au départ, on devait simplement faire des essais pour voir le goût du raisin, mais vu la quantité on s’est lancé."
Les deux vignerons ont goûté, ils sont satisfaits. Ils espèrent obtenir 6.000 bouteilles pour cette première cuvée. Mais ils sauront au printemps s'ils peuvent la commercialiser.
Grace à la commune, des travaux vont aussi permettre à l’ancien moulin de Poulhors de devenir le centre névralgique du domaine l’an prochain, avec chai, cuverie, stockage et accueil pour la dégustation.
En 2023, Marie et Guillaume espèrent quadrupler leur production.