Le député morbihannais Philippe Noguès a annoncé mercredi qu'il quittait le PS et le groupe socialiste à l'Assemblée, estimant que "la ligne sociale-libérale a gagné avec Manuel Valls et Emmanuel Macron", ce qui fait de lui le premier parlementaire frondeur à quitter son parti.
Elu de la 6e circonscription du Morbihan (Hennebont, Gourin) depuis 2012, membre du PS depuis 2006, le député de 60 ans a décidé de siéger parmi les non-inscrits à l’Assemblée.
Dans une interview sur Ouest-France, Philippe Noguès déclare "qu'il n'y a pas de changement possible de l'intérieur du Parti socialiste ni du groupe parlementaire".
"La ligne social-libérale a gagné, avec Manuel Valls, Emmanuel Macron. Même avec Martine Aubry, je crois qu'on aurait été minoritaire. Certains de mes collègues pensent encore pouvoir la faire évoluer. Mais moi je ne crois pas que l'on puisse prendre rendez-vous pour dans dix ans. Même si je continuerai à être de leur côté dans des combats particuliers, contre la droite ou l'extrême-droite", ajoute-t-il.
Le premier frondeur à quitter le parti
"Ma démarche, c'est une première. Je pense qu'il y aura quelques départs dans les semaines à venir. Mais je ne sais pas s'il y en aura assez pour créer un groupe. Un groupe à majorité socialiste, des proches d'Arnaud Montebourg, mais aussi avec d'autres députés, d'autres tendances qui seraient sans doute prêts à nous rejoindre. Il y a des discussions. Beaucoup hésitent, parce qu'on est dans un parti d'élus, et quitter un parti dans lequel on est depuis vingt ans, trente ans, c'est difficile. Ceux qui dirigent la fronde se satisfont de la situation telle qu'elle est", décrit-il.Candidat en 2017
Déterminé à se représenter en 2017, Philippe Noguès n'a pas l'intention "d'adhérer à un nouveau parti ni de fonder un parti groupusculaire".Reprochant au président de la République d'avoir "été élu sur un projet qu'il n'a même pas essayé de mettre en place", le député conclut : "Je me demande même si je ferai la campagne de François Hollande".
Philippe Noguès doit informer de sa décision par courrier vendredi 25 juin Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée, comme Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti.