Photographie. De grands maîtres et des artistes émergents pour la 20e édition du festival de La Gacilly

Ce week-end à la Gacilly est lancée la 20e édition du festival photo. "La nature en héritage" est le thème conducteur des 20 expositions proposées au public, qui offrent une pluralité de regards sur une seule et même planète.

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Le festival photo de La Gacilly est né en 2004. À l’époque, le dérèglement climatique n’était pas au cœur des préoccupations de la société, mais déjà, dans le village morbihannais, les artistes photographes dévoilaient au public leur vision singulière de la nature, avec ses beautés et ses fragilités.

Cette année, pour sa 20ᵉ édition, le festival continue de creuser le même sillon. Celui de la relation de l’Homme à la nature. Pour cela, 20 expositions de 20 photographes différents sont proposées aux visiteurs.

"L’idée, c'était d’aborder la question de l’harmonie de l’homme avec la nature en 20 expositions sur 20 ans. Il y est question de biodiversité, de surpopulation, du monde animalier. Ces sujets sont traités par des grands maîtres de la photo, mais aussi par de nouvelles écritures. Notre envie était aussi d’allier différentes sensibilités photographiques" explique Cyril Drouhet, commissaire des expositions.

Au gré de ses pérégrinations, le visiteur peut ainsi découvrir des photoreportages, des documentaires ou des photos de création.

Les grands maîtres de la photo environnementale au rendez-vous

Voilà 50 ans que Sebastiao Salgado s’intéresse à l’Amazonie. Dans ses travaux, le photographe magnifie la forêt et ses habitants en danger. Pendant six ans, il a suivi des peuples indigènes en immortalisant leurs modes de vie. L’exposition « Amazônia » présentée cette année à La Gacilly permet de découvrir ou de redécouvrir ces clichés au milieu du labyrinthe végétal.

 "C’est le photographe qui correspond totalement à l’ADN du festival, affirme Cyril Drouhet, parce qu’il a construit une œuvre autour de ce monde naturel menacé, en proie à l’avidité des hommes ; mais il est dans une écologie positive. Il montre le beau, et ce qu’il en reste ".

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Beth Moon, autre artiste de renom, est également présente à La Gacilly avec son exposition intitulée "L’immortalité des arbres ". La photographe américaine a sillonné la planète à la recherche des plus grands arbres du monde, des spécimens uniques et remarquables, comme les baobabs de Madagascar ou le dragonnier de Socotra.

Des références internationales du photojournalisme

Sur la plaine, au milieu des arbres verts, les couleurs explosent. Bleu, vert, rouge, chacune des photos grands formats de Pascal Maitre hypnotisent. Voilà près de 50 ans que le photojournaliste arpente le monde à la rencontre de ses habitants. De Kaboul à Kinshasa, en passant par Agade ou Norilsk, l’exposition Metropolis est composée de 70 clichés pris ces 10 dernières années dans les grandes et très grandes villes. La sélection, composée spécialement pour les 20 ans du festival, a pour intention de mettre un coup de projecteur sur le grand défi qui attend l’humanité : la surpopulation et la gestion des problématiques environnementales dans ces mégalopoles qui concentreront, d'ici à 2050, 70% de la population mondiale.

"On a essayé de trouver une spécificité aux différentes villes : Agades, ville du Sahara qui a été la plus grande ville de migrants, La Rinconada au Pérou, considérée comme la plus haute ville au monde, à 5 400 mètres d’altitude, où vivent 85 000 personnes, dont 30 000 mineurs, ou encore Mogadiscio une ville dans la guerre et le chaos. On a essayé de trouver un thème pour chacune qui résume toutes les spécificités de ces grandes villes" raconte Pascal Maitre. "C’est un festival dédié à la nature, mais amener l’urbanisation, c’est important, car ces villes s’étendent et mettent en jeu les problèmes d’environnement " argumente le photojournaliste.

Au jardin de l'Aff, le public peut découvrir les incroyables photos du photo-reporter de l'AFP Yasuyoshi Chiba.

Travaux documentaires et créatifs ont aussi leur place

Maxime Riché propose l’exposition "Incendie", un travail documentaire réalisé en Californie, plus précisément à Paradise, une ville de 25 000 habitants ravagée par un méga-feu en 2018. Le photographe est allé à la rencontre des habitants trois ans plus tard, et questionne sur l’après.

"Depuis 10 ans, je parle de changement climatique et j’ai voulu parler de la façon dont on s‘adapte à une telle catastrophe et ce qu’on fait ensuite" commente l’auteur.

Ce photographe de 41 ans est installé une partie du temps à la Gacilly. C’est la première fois qu’il expose dans le cadre du festival. « C’est le festival le plus pertinent sur ces questions environnementales, et un des plus beaux. C’est une super édition, je suis ravi d’être là" dit-il sans fausse modestie.

Autre lieu, autre style. Dans le jardin Saint Vincent, au milieu des arbres et hautes herbes, apparaissent comme un mirage les créations de Nazli Abbaspour. La photographe iranienne propose deux séries de photomontages ("Réincarnation" et "L’énigmatique marge de l’existence") réalisées à partir de l’album familial et de clichés de ruines. L’artiste part ainsi à la recherche de sa propre identité. D’où vient-on ? quels sont ceux et celles, dont l’entremêlement des vies ont donné naissance à la nôtre ? Par ses questionnements et la réponse qu’elle y apporte, l’artiste multidisciplinaire, nous offre un voyage introspectif qui peut parler à tout un chacun.

Chaque année, le festival La Gacilly Photo attire 300 000 visiteurs, la preuve, s’il en était besoin, que l’art intéresse tous les publics, quand il est accessible et ouvert sur le monde. 
Le festival photo de La Gacilly est gratuit et se tient jusqu’au 31 octobre.

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