L'Institut de formation des professionnels de santé de Pontivy a lancé, ce jeudi, une opération de collecte de cheveux pour la fabrication de perruques destinées aux malades du cancer. Les étudiantes ont ainsi fait don de leurs mèches, entre les mains expertes de neuf coiffeuses bénévoles.

Le temps d'une journée, ce 7 avril, l'Institut de formation des professionnels de santé de Pontivy, dans le Morbihan, se transforme en salon de coiffure. La trentaine d'étudiantes rassemblée dans la salle n'est pas venue pour une coupe ordinaire. Les jeunes filles donnent leurs cheveux pour la fabrication de perruques destinées aux femmes atteintes de cancer.

Cette opération, montée en partenariat avec le comité morbihannais de la Ligue contre le cancer, va permettre d'envoyer les cheveux ainsi collectés à des associations et prothésistes capillaires. Les perruques confectionnées seront mises ensuite à la disposition de celles qui ont en besoin.

"Garder de la féminité face aux traitements"

"Je vais couper 20 cm" annonce Lucile, la coiffeuse, à Jade qui s'est inscrite à cette opération car, dit-elle, "c'est utile. Tout le monde peut, un jour, être dans ce besoin-là"
Lucile prend un rasoir et, en quelques secondes, taille dans la longue chevelure blonde de l'élève-infirmière. "Et voilà, 20 cm de cheveux naturels qui partent pour faire une perruque" lance la coiffeuse, souriante. "Le cancer fait partie de la vie de beaucoup trop de gens, souligne-t-elle. C'est important qu'ils aient de beaux et vrais cheveux sur leur perruque et pas seulement du synthétique".

Lucile est la seule coiffeuse en Centre-Bretagne à proposer des essayages de perruques aux malades du cancer. Elle offre bénévolement écoute et accompagnement aux femmes qui poussent la porte de son salon, avant même que la chimiothérapie ne leur fasse perdre leurs cheveux.

C'est le cas d'Isabelle qui, ce jour-là, prend place face au miroir. Elle va commencer son traitement bientôt et sait déjà que, d'ici quelques semaines, ses cheveux commenceront à tomber. "Je ne conçois pas de ne plus avoir de cheveux, confie-t-elle. J'ai besoin de garder de la féminité tout au long de cette chimiothérapie qui va me toucher physiquement. Moralement, c'est important".


"Etre soi"

Isabelle a longtemps cherché la coiffeuse qui pourrait répondre à son attente. Elle a trouvé l'adresse de Lucile sur le site de la sécurité sociale. "Le feeling est passé tout de suite, relate-t-elle. J'ai eu un premier rendez-vous avec Lucile où on a discuté de beaucoup de choses".

La coiffeuse est une oreille bienveillante pour ces femmes. "Le but est de les emmener vers ce qu'elles ont envie, précise-t-elle. C'est important pour leur confort, pour qu'elles puissent avancer dans la maladie. Même si ce ne sont pas leurs vrais cheveux, cela leur permet d'être soi". 

Elle constate que toutes les femmes ne choisissent pas de porter une perruque. "Beaucoup vont aller vers le turban. Mais le principal, ajoute-t-elle, c'est de leur laisser le choix"
Isabelle opte pour une perruque qui lui ressemble. "Je voulais quelque chose avec laquelle je me sente bien, que je n'aurai pas de difficulté à mettre. Je ne la porterai pas tout le temps, au quotidien car il y aussi des turbans et des foulards. Mais quand je sortirai, je l'aurai sur la tête"

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