La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a exceptionnellement prolongé de six mois, ce vendredi 13 janvier 2023, la détention provisoire d'un militaire de Campénéac (Morbihan) accusé de "viols" et "agressions sexuelles" sur sa fille adoptive.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a exceptionnellement prolongé de six mois, ce vendredi 13 janvier 2023, la détention provisoire d'un militaire de Campénéac (Morbihan) accusé de "viols" et "agressions sexuelles" sur sa fille adoptive.
Damien X.comparaîtra devant la cour d'assises du Morbihan, à Vannes, du 19 au 21 juin 2023 : en attendant son procès, et parce que la juridiction n'a pas été en mesure de programmer son procès dans les délais légaux, la chambre de l'instruction avait été saisie d'une demande de "prolongation exceptionnelle" de sa détention provisoire.
Ce militaire de 43 ans - en "disponibilité" après avoir notamment travaillé à Coëtquidan, servi au 3e Régiment d'artillerie de marine (RAMA) de Vannes et au 11e RAMA de Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine) - avait rencontré une femme lors d'une "opération extérieure" (OPEX) en Afrique, mais celle-ci était décédée du paludisme "peu de temps" après le mariage. La fille de cette dernière avait donc rejoint Damien X. - qui l'a entre-temps adoptée - à Ploërmel, puis à Campénéac.
Elle avait affirmé par la suite avoir été "abusée presque tous les week-ends" par son père adoptif ; elle avait aussi décrit des viols, notamment à l'occasion de "vacances". L'enquête avait permis d'établir que le militaire avait également fait "des recherches" relatives à "un père et sa fille" sur des sites pornographiques. Il est donc incarcéré depuis le 2 février 2019.
Le parquet voulait qu'il sorte, mais lui voulait rester en prison
Face à la difficulté procédurale, le procureur de la République de Vannes avait initialement sollicité son "placement sous contrôle judiciaire", mais l'avocate de Damien X avait pour sa part réclamé son maintien en détention.
Me Lucie Marchix avait en effet indiqué à la chambre de l'instruction que "sa situation est incompatible" avec sa remise en liberté : le bail de son logement a été résilié, il est "isolé" puisque "toute sa famille a rompu les contacts" et souhaite "ne pas perturber la partie civile" qui s'était dit "rassurée" par sa détention.
Damien X a pour sa part confirmé à l'audience vouloir "rester en détention par respect pour la victime, pour que le procès commence dans de bonnes conditions". "Être cinq mois dehors pour re-rentrer, c'est compliqué", a-t-il fait valoir.
L'avocat général a donc lui aussi, au final, sollicité la "prolongation exceptionnelle d'une durée de six mois" de sa détention provisoire". La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes s'est finalement rangée à l'avis de l'ensemble des parties.
Avec CB (PressPepper)