Pourquoi le Morbihan lance-t-il une grande enquête sur la propagation du coronavirus dans le département ?

Dès lundi 20 avril, et jusque début mai, le Morbihan va mener une enquête sur la propagation de l'épidémie de Covid-19 dans la population morbihannaise. On vous explique les raisons de cette étude.   
 

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Le département du Morbihan a décidé de lancer dès lundi 20 avril, une enquête "restrospective de prévalence de l'épidémie" sur son territoire, c'est-à-dire sur l'évolution du nombre de cas réels qui ont été infectés par le Covid-19 et la proportion de personnes asymptomatiques. L'étude porte un double objectif.
 

Retracer la courbe de l'épidémie, dans l'intérêt scientifique


Il s'agit de tracer la courbe d'expansion de l'épidémie sur plusieurs mois, depuis l'apparition des premiers cas début mars mais aussi en janvier et février, avant qu'ils ne soient officiellement déclarés. Le Morbihan a, rappelons-le, été l'un des premiers foyers de l'épidémie de coronavirus en France.
 
Cette étude va s'appuyer sur des échantillons de sangs, prélevés ces dernières semaines dans le cadre d'un suivi de grossesse, d'une prise en charge d'une pathologie ou d'un simple contrôle de personnes non malades, et qui avaient été congelés. Les biologistes du laboratoire départemental d'analyse vont en extraire une faible quantité de sérum pour préserver ces échantillons.

Cela nous permettra de savoir si le virus était déjà présent dès le mois de janvier, quelle était alors la proportion de personnes asymptomatiques puis comment l'épidémie s'est développée par la suite, indique François Goulard, président du Conseil départemental. L'intérêt est scientifique : c'est utile de caractériser l'expansion du virus et d'en obtenir une vision claire.

 

Estimer le nombre de personnes ayant développé des anticorps


L'analyse de ces échantillons permettra également d'estimer le nombre de Morbihannais ayant développé des anticorps et ainsi d'adapter les mesures lorsque le confinement sera levé.

Dans l'hypothèse où 5% de la population aurait développé des anticorps, donc serait protégée du virus, ce serait trop faible et cela impliquerait des règles plus strictes, comme l'obligation de sortir avec un masque par exemple, explique François Goulard.


"A l'inverse, si on constate que 50% de la population est protégée, ça change tout : on peut considérer que l'épidémie s'éteint d'elle-même."
 

L'étude se veut statistique uniquement


Les tests seront strictement anonymes. "L'étude se veut statistique uniquement", précise le président du Conseil départemental.
 

L'idée de prélever sur des échantillons congelés permet tout d'abord une rétrospective et surtout, ça évite d'avoir à réaliser un millier de prises de sang et mobiliser du personnel déjà débordé.


Les prélèvement sérologiques seront analysés par une société vannetaise, spécialisée dans le traitement des données scientifiques. "Elle va s'assurer qu'il n'y a pas eu de biais et apporter des corrections. Comme pour un sondage, il s'agit d'obtenir une représentation la plus proche possible de la population", détaille François Goulard.

L'enquête, placée sous la supervision d'un conseil scientifique, prévoit des premiers résultats début mai et pourra être répétée pour suivre l'évolution de la prévalence du virus. 

 
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