Un nouveau foyer de grippe aviaire a été détecté à Moréac, dans le Morbihan. En 2022 et en 2023, un élevage de dindes avait déjà été touché à deux reprises dans cette même commune, ainsi qu’un élevage de canards en 2022. L'inquiétude grandit chez les éleveurs qui doivent confiner leurs volailles dans les périmètres de protection et de surveillance.
27 000 poules pondeuses sont en cours d'abattage dans un élevage de Moréac dans le Morbihan. Un foyer de grippe aviaire y a été confirmé, mercredi 23 octobre. Laurent Kerlir, le président de la chambre d’agriculture du département, explique que l'éleveuse devait se séparer de ses poules d'ici 10 à 15 jours, qu'elles avaient déjà pondu beaucoup. L'impact financier sera donc un peu moins élevé.
En revanche, qu'en est-il pour les autres éléveurs de la commune qui doivent se confiner? Des zones de protection et de surveillance sont mises en place dès qu'un foyer de grippe aviaire est détecté. La zone de protection concerne les élevages avicoles situés à 3 km autour du foyer et la zone de surveillance à 10 km. Or à Moréac, un élevage de canards a déjà été touché en 2022 et un élevage de dindes, le même, à deux reprises, en 2022 et 2023. Personne n'explique cette récurrence.
Hélène Loric, éleveuse de volailles dans la zone, à Saint-Allouestre, ne sait pas pourquoi la grippe aviaire rôde tous les ans autour de ses poulaillers. Elle aussi, élève des poules pondeuses, comme l'élevage actuellement touché. "J'ai 28 500 poules pondeuses, les oeufs sont ramassés", malgré les mesures de restriction, dit-elle, mais les animaux ne peuvent aller et venir dans la zone.
Hélène Loric connaît très bien l'éleveuse, dont les poules sont tombées malades.
L'élevage est impeccable, dit-elle, il n'y a aucun problème sanitaire. Comme quoi le virus peut tomber chez n'importe qui. Et cette fois, je suis beaucoup plus inquiète que les autres fois. Ce sont des poules pondeuses qui sont touchées, comme les miennes.
Hélène Loricéleveuse de poules pondeuses près de Moréac
En plus des mesures de précaution imposées par la préfecture du Morbihan, l'éleveuse a décidé de ne faire entrer personne dans son élevage, "uniquement mon salarié et moi. Pas de vétérinaire, ni technicien" assure-t-elle. Pour le moment, elle n'a pas subi de perte financière, liée au virus chez ses voisins, mais d'autres éleveurs sont impactés. "Mon voisin, qui fait du poulet, doit vider son exploitation plus tôt que prévu et il ne pourra pas le remplir ses bâtiments. Et quand c'est vide, on ne rentre pas d'argent", dit-elle.
Plusieurs foyers de grippe aviaire ont été découverts en Bretagne, cette année. Dans plusieurs cas, une contamination par la faune sauvage a pu être confirmée. A Moréac, les poules étaient élevées en plein air, mais étaient enfermées depuis une semaine.