En l'espace de quelques mois, 1,5 kilomètre de câbles a ainsi été dérobé à Saint-Avé, dans le Morbihan. La facture est salée pour la commune. Les habitants, eux, se retrouvent sans éclairage public. Explications.
"On va ouvrir ce mât, je vais vous montrer." Jérôme Jaffré est responsable de l’éclairage public à Saint-Avé dans le Morbihan. Nous sommes au pied d'un réverbère dans un petit quartier de la commune.
À première vue, tout est normal mais une fois la trappe ouverte : "Il ne reste plus que le câble qui va à la lanterne et le reste a été coupé. Il n'y a plus d’éclairage pour les riverains de cette rue."
600 mètres de câble de cuivre ont ainsi disparu la semaine dernière. C'est le troisième vol en quelques mois dans cette commune.
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"Pour les deux premiers secteurs, on était sur des vols de 875 mètres, décompte amèrement Edith Lamarque, directrice en charge du pôle aménagement urbain. Là, on arrive à 1,5 km." La commune a déposé plainte. "On espère comprendre avec l'enquête. Ça ne s’improvise pas, faut s’y connaître un petit peu."
80.000 euros de facture
Une cinquantaine de maisons est impactée. "Ces vols ne sont pas faciles à repérer, explique Anne Gallo, la maire de Saint-Avé. Les voleurs dévissent les mâts, enlèvent les câbles et revissent donc on ne peut pas savoir que le mât a été visité." Ce sont les riverains qui alertent la mairie, bien après les faits.
Un long processus de remplacement des câbles va devoir suivre. Il peut prendre 3 à 6 mois. "C’est complexe et très coûteux, détaille l'élue. Ça va nous coûter environ 80.000 euros. C’est une somme considérable pour une collectivité." Une somme qui manquera lorsqu'il faudra investir pour renouveler d'anciens éclairages publics, par exemple. "Et ce n'est pas remboursé par les assurances"
Les communes ne peuvent pas se permettre d'assurer tous les câblages. "On doit aussi faire attention à la sinistralité : plus on déclare de sinistres, plus la police d'assurance est importante. Ce vol ne sera donc pas déclaré."
Des vols en diminution
"Il y a quelques années, on était à quarante dossiers de vols par an, contre une quinzaine en 2023, déclare Didier Arz, de Morbihan Énergie qui gère les installations des communes. Ça ralentit. On constate que ces vols ont régulièrement lieu dans les mêmes communes, peut-être à cause de la proximité des grands axes" interroge-t-il.
Des dispositifs de sécurité supplémentaires peuvent être installés au pied du mât lors de la pose de nouveaux câbles. Des antivols qui marchent plutôt bien et qui sont généralisés sur toutes constructions neuves.
(Avec Gilles Le Morvan)