La justice a condamné, ce 25 mars 2024, un membre de Civitas à de la prison avec sursis. Une trentaine de membres de cette association catholique intégriste, aujourd'hui dissoute, avait manifesté leur opposition à un concert dans une église de Carnac.
Un membre de Civitas, mouvement catholique intégriste, a été condamné ce 25 mars 2024 à cinq mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lorient. L'homme a été jugé coupable "d'entrave concertée et avec menace à l'exercice de la liberté d'expression" pour avoir empêché un concert de l'organiste américaine Kali Malone, dans l'église Sainte-Cornely de Carnac, dans le Morbihan, en mai 2023.
Il devra verser un euro au titre du préjudice moral et 1.200 euros au titre des frais de justice à cette musicienne et compositrice. Il a aussi été condamné à une interdiction de détenir une arme pendant trois ans.
Une autre prévenue, poursuivie pour "violence volontaire" sur une conseillère municipale de Carnac, a été relaxée.
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"Au pied du mur"
"J'étais au pied du mur en tant que catholique, on doit défendre notre religion", avait déclaré le prévenu lors de l'audience qui s'est tenue le 13 mars, indiquant qu'il recommencerait si la situation devait se reproduire.
L'homme de 29 ans avait appelé plusieurs militants du mouvement Civitas, dissous par décret ministériel du 4 octobre 2023, à manifester contre le concert de Kali Malone, prévu devant près de 250 spectateurs.
Un policier municipal avait constaté que la trentaine de manifestants, réunie sous le porche de l'église, en barrait l'accès. Ils récitaient des prières et brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Concert électro dans une église : que font nos évêques ?", "ma maison est une maison de prière".
Face à cette situation tendue, le maire, Olivier Lepick, avait été contraint d'annuler le concert, pourtant autorisé par le curé et le diocèse de Vannes.
"Atteinte intolérable aux principes de la République"
Me Tangi Noël, avocat des prévenus, a salué la relaxe de sa cliente, mais a estimé que l'action de son client "n'était pas pénalement répréhensible puisque la manifestation n'était pas sur la voie publique... Nous allons sans doute inscrire un appel et rediscuter de cette question juridique devant la cour d'appel" a-t-il annoncé.
Le tribunal a rejeté la demande de supplément d'information de Me Vincent Tolédano, avocat de Kali Malone, qui avait déploré, lors de l'audience du 13 mars, que les autres manifestants ne soient pas poursuivis.
"En s'abstenant de poursuivre la trentaine de manifestants qui ont obtenu par la menace l'annulation du concert, la justice fait bien peu de cas d'une atteinte intolérable aux principes fondamentaux de la République dont les auteurs resteront impunis" avait déploré auprès de l'AFP Me Tolédano.