Dépakote, Dépamide... après la Dépakine, le parcours du combattant continue

La Dépakine est incriminée dans près de 4000 cas de malformations ou troubles du comportement. Deux de ses dérivés viennent d'être interdits aux femmes enceintes bipolaires. Mais le mal est fait, et pour les victimes, c'est un véritable parcours du combattant au niveau médical.

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Il y a quelques années, a éclaté de scandale de la Dépakine. Le médicament prescrit aux personnes épileptiques a provoqué des milliers de malformations chez des enfants dont la mère avait suivi le traitement pendant leur grossesse.

Deux autres médicaments, la Dépakote et la Dépamide, produite par le même laboratoire à partir de la même molécule, le Valproate, produisent les mêmes effets sur les foetus et les enfants. L'agence française du médicament vient d'interdire leur prescription aux femmes enceintes bipolaires.

Des problèmes de santé à répétition, Solange Burger en a toujours connu chez sa fille Océane, âgée de 30 ans aujourd'hui.  "Elle a constamment des problèmes, à 30 ans elle ne peut pas avoir une vie de quelqu'un de son âge" raconte-t-elle, "elle ne peut pas travailler à temps complet, il faut qu'elle travaille assise, elle est souvent à l'hôpital. C'est quand même  dur".

J'ai toujors vu ma mère en prendre

Océane confirme ses douleurs et fatigues quotidiennes. "Au fil des ans, on s'est aperçu qu'il y avait des problèmes de santé, que j'avais de plus en plus de choses: que j'ai une mauvaise immunité, une malformation du rein, une malformation de la vésicule". Des problèmes de santé récurrents sur lesquelles elle a fini par mettre un responsable, ou plutôt deux: le Dépakote et la Dépamide; "J'ai toujours vu ma mère en prendre quand j'étais petite. Quand le scandale de la Dépakine a éclaté, j'ai fait le rapprochement".


Alors qu'elle était enceinte, sa mère a fait une grave dépression nerveuse, et a été longuement internée en région parisienne. Parmi les divers traitements, du Dépakote, et du Dépamide. "Ma fille a du subir tout les traitements que j'ai pris" estime-t-elle, se sentant coupable, bien que "personne n'a jamais dit quoi que ce soit là-dessus, sinon je ne les aurait pas pris".

Aujourd'hui, Océane "espère avoir un meilleur suivi médical, être plus écoutée, parce que jusqu'ici c'était un parcours du combattant au niveau médical".

Elle a rejoint dès les premiers soupçons l'Association des Parents d'Enfants Souffrant d'un Syndrôme de l'Anti Convulsifiant. 

Sur la notice du médicament, on lit aujourd'hui que 10 % des enfants nés de mère sous Valproate présentent des malformations, que 30 % souffrent de problèmes de développement dans leur enfance.
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