38 listes aux élections européennes et autant d'affiches de campagne, de quoi donner le vertige aux petites communes qui doivent trouver de la place et du matériel pour les accrocher. Exemples dans le Morbihan.
C'est un record : les élections européennes comptent 38 listes. Ce qui veut dire 38 affiches de campagne.
Si les grandes villes peuvent mettre à disposition un panneau électoral par liste, cela devient plus compliqué pour les villages tant d'un point de vue financier qu'organisationnel.
"Recto verso"
Selon une circulaire du ministère de l'Intérieur, chaque emplacement réservé à une liste doit permettre, a minima, l’apposition de deux affiches, l’une au format A1 et l’autre au format A3. Tous les candidats doivent disposer d’une surface identique et être mis en avant de manière égale.
Si ça se trouve, sur les quarante emplacements que l'on prévoit, on va peut-être en avoir seulement dix d'occupés
Sylvette Le StratMaire de Gueltas
Le prix moyen d'un panneau électoral est d'environ 150 euros. À Gueltas, commune morbihannaise de 500 habitants, la maire a opté pour le système D. Avec seulement dix panneaux disponibles, l'accrochage des affiches se fera sur les deux faces du support.
"On a séparé chaque panneau en deux pour que ce soit parfaitement égal. On a fait la même chose de l'autre côté. Si bien qu'en utilisant le recto verso et en indiquant aux habitants qu'il y a bien un verso, on pourra répondre aux besoins des 38 listes" explique Sylvette Le Strat, la maire de Gueltas.
Elle ne cache pas non plus son exaspération face à la profusion de listes. "Un parrainage pourrait être quelque chose d'intéressant pour limiter les candidats, dit-elle. Si ça se trouve, sur les quarante emplacements que l'on prévoit, on va peut-être en avoir seulement dix occupés".
"On a innové pour que tout le monde ait son panneau"
Pour tenter de se rapprocher au mieux du cahier des charges imposé, certains maires bricolent. À Cléguérec, dans le Morbihan, Marc Ropers a décidé d'acheter des panneaux en contreplaqué pour atteindre les 38 emplacements.
"On a innové pour que tout le monde ait son panneau, indique le maire. Ça a un coût bien évidemment. Après, nous sommes une commune avec pas mal d'effectifs au service technique. Mais j'imagine que pour les toutes petites communes, cela pose de gros problèmes".
Marc Ropers reconnaît que ces dispositions faites maison ne respectent pas totalement à la lettre la réglementation.
Le coût financier supplémentaire pour les municipalités pourrait être allégé par une aide de l'État, qui prévoit un forfait de 44 euros par bureau de vote et 10 centimes supplémentaires par électeur.
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(Avec Yoann Etienne)