Ce vendredi 8 novembre, depuis 6h, environ 250 salariés de l'usine Michelin de Vannes se mobilisent pour dénoncer la fermeture de leur site de production. Opération de tractage aux abords de l'usine, visite du député François Ruffin et de Lucie Castets... Suivez en images cette matinée de mobilisation.
"On a été sacrifiés au profit du CAC40", assure Stéphanie, employée depuis 21 ans sur le site vannetais. Alors que le groupe Michelin a annoncer la fermeture de l'usine dans laquelle elle travaille depuis 21 ans, elle rappelle que le groupe enregistre un bon chiffre d'affaire chaque année.
Depuis 6h ce matin, 250 salariés de l'usine Michelin sont mobilisés à Vannes, toujours sous le choc de l'annonce de la fermeture de leur site de production.
Ce mardi 5 novembre, la direction du géant français de la fabrication de pneus avait déclaré vouloir fermer avant 2026 des sites de Cholet et Vannes, mettant en cause "l'effondrement" des ventes des pneus pour camions et camionnettes. Dans la capitale morbihannaise, environ 300 salariés sont concernés.
- 9h45, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT ainsi que Lucie Castets et Clémentine Autin, figures du Nouveau Front populaire viennent d’arriver sur place.
- 9h30, sur place il y a également des membres du Parti communiste, de la France insoumise, des écologistes ainsi que des membres de l’union démocratique bretonne. Des salariés des dockers de Lorient et de la fonderie de Bretagne sont également présents en soutien des salarié de Michelin.
- 9h15, les salariés sont de retour devant le site de l’usine. Des élus et parlementaires commencent à arriver comme le maire de Questembert et le conseiller départemental Boris Lemaire où le député écologiste Damien Girard.
- 9h, les représentants syndicaux indiquent qu'une grosse journée de mobilisation rassemblant tous les salariés de Vannes et de Cholet est prévue à Clermont-Ferrand la semaine prochaine, le 13 novembre. Des bus seront affrétés.
Une action pour mettre la pression sur la direction du groupe, explique Gwenn le Luherne, délégué syndical au CSE ne câche pas sa colère :
"Ils n'ont pas le droit de fermer du jour au lendemain une usine quand on 3,6 milliards de chiffres d'affaire. Parce que Michelin a bien vécu, il l'a augmenté tous les ans son chiffres d'affaire, il n'a jamais rien reversé aux ouvriers, tout est allé aux actionnaires."
"Quand on entend que c'est l'industrie japonaise qui nous fout dedans, c'est des mensonges ! J'ai jamais vu un pneu japonais sur un camion ! j'ai toujours vu du Michelin, du Bridgeston... A Vannes, on fait 80 % dans le poids lourd, 20 % dans la camionnette et le tourisme. On ne peut pas fermer une usine qui fait 80 % dans le poids lourd en disant que c'est l'industrie japonaise qui nous fout dedans, c'est pas vrai ! Ce sont des mensonges ! C'est parce qu'ils avaient envie de la fermer. Il n'y a que le pognon qui compte."
- 8h, le jour se lève sur Vannes, l'opération de tractage continue. Les salariés se disent résignés.
- 7h, l'opération de tractage a commencé. La circulation à proximité du rond-point du Liziec se fait sur une voie mais elle n’est pas bloquée.
"Je suis en colère parce que ça fait longtemps que ça avait été décidé, plus d'un an auparavant, assène Stéphanie Schlosser, représentante des salariés Michelin de Vannes pour la CGT et employée depuis 21 ans dans l'usine. En CSE, on avait beau leur dire que ça n'allait pas et finalement on se rend compte qu'on avait raison et personne ne nous écoutait."
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Plusieurs palettes et pneus sont en feu aux différentes entrées et sorties. Beaucoup de salariés se disent résignés.
- 6h30, le cortège composé de salariés et représentants syndicaux a ensuite pris la direction du rond-point du Liziec de Vannes avec une large banderole à bout de bras : "des pneus Michelin sans salariés, c'est juste de l'air". Ils ont ensuite en place un barrage filtrant et distribuer des tracts aux habitants.
- 6h ce vendredi 8 novembre, devant le site Michelin à Vannes, pour symboliser la mort de leur usine, des salariés plantent des croix en bois dans la nuit noire.