Tous les deux ans à l'Ascension, le golfe du Morbihan se pare de sa fête et de sa parade. Mais cette année, à la grande surprise des organisateurs, de nouvelles contraintes environnementales imposées par la préfecture, viennent semer le trouble.
La 10e édition de la Semaine du Golfe doit se tenir du 27 mai au 2 juin 2019. Au programme comme chaque année : "une fête maritime 'éclatée' qui anime l'ensemble du Golfe du Morbihan."
Cependant, à trois mois et demi du lancement des festivités, l'ambiance n'y est pas. Les organisateurs se plaignent des directives de la préfecture qui restreignent "drastiquement" les paramètres de mise en place de la fameuse parade des flottilles et du tir du feu d'artifice.
Argument avancé : le golfe du Morbihan est un site Natura 2000. Beaucoup d'espèces animales et végétales y sont protégées, limitant l'activité humaine. En 2017, le tir du feu d'artifice depuis Arzon aurait notamment perturbé une zone de peuplement d'oiseaux marins et les aurait fait s'envoler. Ce que la préfecture voudrait éviter pour cette année 2019.
"On tombe des nues"
Le département du Morbihan, principal financeur des festivités, dénonce des relations exécrables avec la préfecture. Alors que durant les éditions précédentes, les services de l'État soutenait la Semaine du Golfe, il semblerait cette année qu'ils se désolidarisent du projet.La préfecture a fait savoir un bon nombre d'interdictions pour cette édition 2019. Notamment sur le tir du feu d'artifice ou le débarquement sur l'île Longue et le Petit Veyzit.
Pour Polig Belenfant, membre du directoire de l'événement, c'est l'incompréhension. "Depuis sa création en 2001, la Semaine du Golfe n'a jamais posé de soucis à la préfecture, qui nous venait même en aide, soupire-t-il. On tombe des nues!"
"En 2009, nous avions même demandé aux service de l'État de venir voir comment la manifestation se déroulait. Et on a obtenu un bilan positif de la part de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage !" Polig Belenfant.
Depuis cette édition de 2009, avec la mise en place des zone protégées Natura 2000, les services environnementaux sont venus chaque édition voir si les conditions de protection de la nature étaient respectées. "Les études d'incidence n'ont jamais relevé aucun problème majeur !"
Risque d'annulation
Une réunion datée du 29 janvier entre la préfecture et les maire des 17 communes partenaires de l'événement a soulevé les fractures entre les deux parties pour cette édition 2019. La préfecture avait donc avancé les arguments écologiques incompréhensibles pour les maires et la direction de l'événement. Des menaces d'interdiction qui ne se justifieraient pas du fait des éditions passées qui se sont bien déroulées.
Tout cela pose de grands problèmes pour le maintien de la manifestation. Alors que l'organisateur attend entre 3.500 et 4.000 bénévoles pour la Semaine du Golfe, "certains pourraient annuler leur participation si l'ensemble des activités n'est pas maintenu," regrette Polig Belenfant. Et sans bénévoles, pas d'événement.