Après presque quatre décennies d’engagement politique, François Goulard raccrochera les gants en mars 2021. Mais le "boxeur" qu’il reste a encore des coups à donner. Quand il s’agit de commenter l’actualité, son style reste le même : le verbe comme les avis sont tranchants.
La silhouette est affinée et l’œil toujours moqueur. À 67 ans, François Goulard semble plus que jamais serein.
Il a décidé de poser le sac à terre en mars prochain. Libre de tout mandat, il pourra s’adonner pleinement à la voile, sa passion, et il n’exclut pas d’écrire un livre. Quand on a été maire, député, ministre et président d’une collectivité on a sans doute des choses à dire.
"Publier un livre pourquoi pas ? mais il faut qu’il soit de qualité" précise l’élu morbihannais toujours peu enclin à l’à peu près. En attendant, cette figure de la droite bretonne suit encore de très près les affaires du pays, de la région et de son département. Sur notre antenne, tel un docteur, il a livré son diagnostic et ses ordonnances
Dimanche en politique avec François Goulard
"L'ARS, une administration pas vraiment performante"
Sur la crise sanitaire, François Goulard décerne des bons et des mauvais points.
Affranchi de sa famille politique (il a quitté les LR en 2018), le franc tireur de la droite bretonne continue d’exprimer une certaine bienveillance sur les choix d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. "Ce virus est étonnant. Normal que le pouvoir tatonne, et puis il doit trancher entre plusieurs avis scientifiques. Ce n’est pas facile" reconnaît l’élu morbihannais.
En revanche, libéral assumé, le président du conseil départemental n’est pas tendre avec l’administration. "Le ministère de la santé n’est pas connu pour être le ministère le plus performant. En France, l’administration centrale est plutôt faible. Cela ne se voit pas en période normale. En période de crise, c’est flagrant. En plein confinement, notre laboratoire départementale d’analyse a été sous-utilisé !" regrette François Goulard.
Les bonnes réserves du Morbihan
Si Francois Goulard est sans pitié pour l’administration, c’est qu’il met aussi en avant ses performances budgétaires. Le budget du département devrait dégager pour 2020 entre 15 et 20 millions d’excédents. Ce n’est pas les 50 millions escomptés avant le confinement mais le président du conseil départemental "bombe le torse .
Cela nous permet de continuer d’investir sans avoir recour à l’emprunt. Cela nous permet aussi d’octroyer 1000 euros de prime aux agents départementaux mobilisés auprès des personnes âgées depuis la crise. Un montant deux fois supérieur à celui proposé par le conseil départemental du Finistère.
Une alliance des modérés impossible ?
Sur les prochaines échéances électorales régionales et départementales, l’ancien ministre livre ses dernières vérités. "La réunification je suis pour ! L’assemblée de Bretagne avec une fusion des départements, pourquoi pas ? Mais est-ce vraiment l’urgence quand on voit la crise économique qui s’annonce" affirme François Goulard.
En revanche pour lui, il y a une urgence et elle est électorale. "La droite modérée, le centre et la République en marche doivent s’allier dès le 1er tour. Je ne pense pas que Jean-Yves le Drian et Richard Ferrand ne le permettront. Pourtant il y a un vrai risque pour notre région : que le Rassemblement National arrive en tête et que l’actuel président de région soit prisonnier des écologistes radicaux".
Sur sa propre succession au département , François Goulard semble beaucoup plus légitimiste : "David Lappartient, le maire de Sarzeau a été désigné chef de file de la majorité pour mener la campagne. Il est le candidat naturel à la présidence. Il a le bon profil. Mais ce sont les électeurs qui trancheront" conclut-il.
"Dimanche en Politique"
Présenté par Robin Durand,
Ce dimanche 18 octobre à 11h25, sur France 3 Bretagne