Le norovirus, virus de la gastro-entérite présent dans les eaux usées, contamine l'eau de mer. Il frappe une nouvelle fois des parcs à huîtres dans le Morbihan. Depuis le 6 janvier, un arrêté préfectoral interdit la vente des huîtres issues des zones contaminées.
Bonnet sur la tête, bottes aux pieds, Jean-François Taugé marche dans la mer d'un pas décidé. Direction ses poches à huîtres à Locmariaquer sur la rivière de Saint-Philibert dans le Morbihan. Les fêtes de fin d'année sont passées, mais ici le travail bat encore son plein.
Cette année, contrairement à l'an dernier, les huîtres de Jean-François ont été épargnées par le norovirus. Un miracle car tout près d'ici le norovirus sévit à nouveau.
Conséquence, depuis le 6 janvier 2023, le préfet du Morbihan a interdit le ramassage et la commercialisation des coquillages et notamment des huîtres en provenance d'une partie du golfe du Morbihan, de la rivière de Penerf et de la rivière de Crac'h. Vingt-cinq ostréiculteurs sont concernés.
Peu veulent s'exprimer car une fois de plus c'est l'image du secteur qui est entachée par ces pollutions à répétition. Pointés du doigt : les réseaux d'assainissement non conformes et le débordement des stations d'épuration comme celles de Carnac.
L'été dernier, après le rejet de 240m3 d'effluents non traités, les ostréiculteurs avaient manifesté leur colère devant la plage de la cité balnéaire.
"Selon les vents et les courants, il y a une dilution qui se fait jusqu'à la rivière de Crac'h voire celle de Saint-Philibert et même une partie de l'entrée du golfe du Morbihan, explique Jean-François Taugé. Cette pollution, c'est la même en fin d'année pour les coquillages que celle du 5 août pour la baignade."
L'assainissement collectif mis en cause
De leur coté, les élus de la communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique (AQTA) en charge de l'assainissement n'ont pas souhaité s'exprimer de nouveau sur ce dossier au long cours.
Mais en mars dernier Roland Gastine, vice-président d'AQTA, délégué eau potable et assainissement, expliquait qu'un plan Marshal de 50 millions d'euros devait permettre d'effectuer les travaux urgents : renouvellement du réseau, mise en conformité des stations d'épuration, contrôle du bon fonctionnement de l'assainissement individuel et bon raccordement à l'assainissement collectif.
Ces travaux prendront du temps. Les ostréiculteurs qui n'ont toujours pas été indemnisés pour les préjudices passés doivent donc chercher des solutions.
En attendant la consommation des huîtres de la rivière de Crac'h restera interdite jusqu'à la disparition du novovirus et le rétablissement d'une situation sanitaire satisfaisante.