L'association "Berder Ensemble" ne baisse pas les bras. Elle l'a une nouvelle fois démontré ce samedi 3 juillet en rassemblant plus de 200 opposants au projet immobilier prévu sur cette île privée. L'objectif est de maintenir une mobilisation importante pour contrer le permis de construire.
Ils étaient plus de 200 à s'être de nouveau mobilisés. Pour eux, il s'agit d' "un combat pour que l’île de Berder redevienne un bien commun accessible à toutes et à tous".
Rendez-vous avait été donné devant la mairie de Larmor-Baden, commune sur laquelle se situe l'île. Prises de parole, chansons parodiques et discours se sont succédé pour dénoncer le projet d’hôtel de luxe sur l’île de Berder, un des joyaux du golfe du Morbihan, habituellement ouvert à la promenade. Dès le rachat de l'île en 2013, le groupe Giboire avait annoncé son ambition : une résidence hôtelière quatre étoiles de 80 chambres avec piscine.
Une poignée de représentants de l'association "Larmor-Baden durable" s'était invitée au rassemblement. Eux sont pour ce projet hôtelier qui pourrait amener de nouvelles activités et un dynamisme aux commerces qui se meurent. Ils s'étaient d'ailleurs retrouvés à 300 le week-end dernier (samedi 26 juin) pour soutenir le projet et s’unir face "au blocage systématique de tous projets sur la commune empêchant l’installation de jeunes ménages avec pour conséquence la mort de la commune".
Pierre Violo, le président de "Larmor Durable", reproche aux opposants leur non-représentativité de la population et le fait de s'immiscer dans un projet de la commune alors que les associations ne sont pas toutes du village.
A l'issue des discours, les 200 opposants ont pris le chemin de l'île. Ils n'ont pu s'y rendre, le passage y menant étant recouvert par la marée haute. Parmi eux, l'ancien navigateur Eugène Riguidel, président d'honneur de l'association "Berder Ensemble"
En mars dernier, Eugène Riguidel avait dénoncé, dans une lettre ouverte co-signée par le médecin-explorateur Jean-Louis Etienne, l'écrivaine Irène Frain et le chanteur Gilles Servat, ce qu'il considère comme une confiscation programmée de l'île de Berder. Les signataires y expliquaient que "la beauté, les paysages, l'histoire et les marées, le mouvement des arbres, cette île du Golfe du Morbihan, ne peuvent relever du seul argent roi".
Dans l'espoir de faire annuler le Plan local d'urbanisme
Dans leur combat contre le projet immobilier, les opposants sont confiants dans le délibéré à venir du tribunal administratif de Rennes. Le 18 juin, le tribunal étudiait le recours de l'association contre le Plan local d'urbanisme (PLU) de Larmor-Baden. La décision ne devrait tomber que fin juillet, mais les opposants considèrent que les conclusions du rapporteur public "sont claires" et en leur faveur à 90%, et que le PLU devrait être annulé, notamment sur deux aspects qui concernent l'île de Berder.
Erwan Le Cornec, l'avocat des associations opposées au projet, tient à préciser "qu'à 95%, le tribunal suit les conclusions du rapporteur public" et que les opposants "ne baisseront pas les bras", quel que soit le jugement, que ce soit pour le plan local d'urbanisme ou plus tard pour le permis de construire.
Les opposants espèrent toujours la création d'un parc départemental sur l'île. Une espérance qui grandit avec l'arrivée à la tête du Département de David Lappartient, président du comité syndical du Parc naturel régional du Golfe du Morbihan. Ils considèrent que le nouvel homme fort du Morbihan est moins fermé que son prédécesseur à cette idée.