Un sentiment de total abandon. C'est ce qu'a éprouvé Yvonne, une octogénaire de Belz à qui un médecin de l'hôpital Chubert de Vannes a demandé de rentrer chez elle en taxi, un soir d'octobre après une journée d'examens médicaux.
"Je me suis sentie mise en danger". Si ce vendredi 10 novembre, Yvonne Coupez tient à témoigner de sa mésaventure du mois d'octobre, c'est que la vieille dame a été profondément marquée par ce qu'elle a vécu la nuit où elle a été expulsée de l'hôpital Chubert de Vannes.Soignée pour une sciatique, cette habitante de Belz de 80 ans est emmenée le 24 octobre par le Samu à l'hôpital de Vannes. Depuis huit jours, suite à son traitement médicamenteux, elle est souffrante, très faible, tremblante et sujette à des vomissements.
Soignée en journée
Admise aux urgences, Yvonne Coupez est rapidement prise en charge, "comme il le faut", tient-elle à préciser. Elle est mise sous perfusion. En soirée, elle passe des radios puis est installée sur un lit, dans un box.Expulsée à minuit
Peu après minuit, alors qu'elle s'est endormie, un médecin vient la voir."Il regardé mon dossier, m'a dit 'bon, je vais vous faire une ordonnance'. J'ai trouvé cela un peu bizarre. 'Vous pouvez vous rhabiller'. Je ne tenais pas debout. Il m'a dit 'asseyez-vous, habillez-vous'. Les infirmières sont venues m'enlever la perfusion, mais personne ne m'a aidé à m'habiller" explique Yvonne.
Ne pouvant joindre son fils, les soignants lui demande si elle bien a de l'argent pour lui appeler un taxi. Contrainte de quitter son box, l'octogénaire se retrouve donc dehors. Arrivée chez elle à Belz sur les coups de 2h du matin, après une course de taxi de 103€, elle se retrouve seule dans le noir au portail de sa maison. Fatiguée, Yvonne a mis de longues minutes pour atteindre la porte de sa maison pour enfin regagner son lit.
Une enquête interne
L'hôpital de Vannes a pris contact avec Yvonne ce vendredi pour s'excuser. Dans la pratique, explique sa direction, quand une hospitalisation n'est plus nécessaire, on doit s'assurer que les conditions d'un retour à domicile sont réunies, et qu'il s'agit de la volonté de la personne… Une enquête interne a été ouverte.Pour François Coupez, le fils d'Yvonne, la manière avec laquelle sa mère a été traité n'est pas acceptable. Il n'a pas déposé plainte ou une réclamation auprès de l'hôpital, mais a voulu médiatiser l'affaire pour faire prendre conscience qu'il faut tenter de stopper ce type de pratique.
Triste aventure que celle vécue par une octogénaire de Belz dans le Morbihan.
Yvonne Coupez a été admise aux urgences de Vannes ... avant de se retrouver expulsés du service en pleine nuit.
/ Intervenants : Yvonne Coupez, 80 ans - François Coupez, fils d'Yvonne.