Le procureur de Lorient a ouvert une enquête contre X suite à la plainte déposée par l'association Koun Breizh qui dénonce la "destruction volontaire de patrimoine archéologique". Elle a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Lorient.
L'affaire de la destruction de menhirs à Carnac sur le chantier de construction d'un magasin de bricolage, n'a pas fini de faire parler d'elle.
Selon l'AFP, le parquet de Lorient vient, en effet, d'ouvrir une enquête contre X, après la plainte déposée par l'association Koun Breizh. Celle-ci dénonce "une destruction volontaire de patrimoine archéologique".
"Violation de la prescription de fouille du site mégalithique"
L'association Sites & Monuments, qui défend le patrimoine, s'est associée à l'association Koun Breizh pour demander "la création d'une mission d'inspection relative à la violation de la prescription de fouille du site mégalithique du "chemin de Montauban" à Carnac".
Ces deux structures expliquent, dans un communiqué de presse commun, que le préfet du Morbihan et la mairie de Carnac, ont délivré un permis de construire en dépit d'un arrêté du préfet de Région, datant du 31 juillet 2015, qui " prescrivait une fouille préventive avant tout aménagement de la parcelle en raison de la présence de monolithes dressés "qui pourraient tout à fait correspondre aux vestiges d’un ouvrage mégalithique de type alignement" ".
Les associations précisent qu'elles condamnent fermement les menaces dont le maire de Carnac a été victime mais "estiment que toute la lumière doit être faite pour identifier les failles qui ont conduit à la destruction des monolithes et établir les responsabilités de chacun."
D'un blog amateur à l'embrasement de la toile, pour la défense du patrimoine mégalithique
L'information de la destruction des pierres, diffusée initialement sur Sites & Monuments par un archéologue amateur, le 2 juin 2023 avait enflammé la toile, puis les médias locaux et nationaux. Au point qu'une église classée aux monuments historiques était taguée et que le maire de Carnac, et sa famille, étaient insultés et menacés de mort.
“Tout le monde a repris le titre de Ouest-France et la photo des alignements de Carnac et en quelques heures je me suis trouvé lynché, accablé, menacé de mort, de brûler ma maison…” avoue Olivier Lepick, encore sous le choc d’un tel flot de haine.
À LIRE AUSSI : Carnac. 39 menhirs détruits. Retour sur un emballement médiatique
La direction des affaires culturelles et le préfet du Morbihan forcés de réagir
La violence des réactions avait imposé à la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et à la préfecture du Morbihan de réagir.
Celles-ci avaient alors expliqué qu'il s'agissait de pierres "non majeures" et que le permis de construire était légal.
À LIRE AUSSI : Des pierres "non majeures" et un permis légal, selon les autorités du Morbihan
Une affaire devenue politique
Koun Breizh et Sites & Monuments réclament également à la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak "de faire toute la lumière sur ce dysfonctionnement majeur en lançant une mission d’inspection administrative."
Deux petits partis autonomistes bretons, le Parti Breton et l'Union démocratique bretonne (UDB), ainsi que le député Les Républicains (LR) des Côtes-d'Armor Marc Le Fur avaient également demandé à ce que soit déclenchée une enquête pour définir les responsabilités, rapporte l'AFP.
Le procureur de Lorient a confié l'enquête à la brigade de recherche de la gendarmerie de Lorient.
Avec AFP