L'association Eau et Rivières de Bretagne vient de porter plainte contre X après un nouveau débordement d'une station d'épuration. C'était à Landaul dans le Morbihan. L'association veut mettre en lumière le manque d'investissement dans ces équipements face à l'arrivée massive de nouveaux habitants dans la région d'ici 2050.
Après de fortes pluies en décembre dernier, la station d’épuration de Landaul située au bord de la ria d’Etel a débordé. Quatre mois plus tard, les rejets sont toujours visibles : des boues pestilentielles, des eaux de couleur brun orangé qui s’infiltrent dans le sol.
L’association environnementale Eau et Rivières de Bretagne a porté plainte. Pierre Loisel, délégué pour le Morbihan, met en garde : "Il ne faut pas traverser ici, c'est très dangereux, alerte-t-il. On a des vermisseaux qui sont caractéristiques d'un milieu qui est en train de mourir. Là, très clairement, il va être rapidement asphyxié".
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La communauté de communes d'Auray-Quiberon accusée
Pointée du doigt par les écologistes : la communauté de communes d’Auray-Quiberon Terre Atlantique (AQTA), accusée de ne pas tout mettre en œuvre pour éviter les rejets de matières. AQTA, pour se défendre, met en avant son plan Marshall de 50 millions d’euros : "Aujourd'hui, on arrive déjà à plus de 40 millions d'euros d'investissement sur ce plan où l'on a mis en avant le renouvellement des réseaux, déjà effectif sur 42 km de réseaux et les stations d'épuration", explique Roland Gastine, vice-président de la collectivité, en charge de l’assainissement.
Les stations du littoral prioritaires
Landaul, 2.200 habitants, est désormais sous surveillance de la préfecture. Pour éviter une trop forte pression sur l’urbanisation. La commune, qui devait se doter d'une nouvelle station d’épuration cette année, va devoir attendre 2028. "On s'est rendu compte que les stations d'épuration du littoral, style Carnac, la Trinité, étaient en beaucoup moins bon état et accueillaient beaucoup plus de monde, donc le préfet a demandé à la communauté de communes que ces communes-là passent en priorité" indique Dominique Ollivier-Franke, maire de Landaul.
C'est un manque de volonté, une négligence totale de la part de certaines instances. Il faut vraiment sanctionner
Jacques CarrerPrésident du syndicat ostréicole de la Ria d’Etel
Une situation qui inquiète les professionnels de l’ostréiculture. Même si aucune fermeture de chantiers n’a été décidée, eux réclament des sanctions. "C'est un manque de volonté, une négligence totale de la part de certaines instances. Il faut vraiment sanctionner tout ce qui se passe sur le bassin ici et tous les autres secteurs", selon Jacques Carrer, président du syndicat ostréicole de la Ria d’Etel.
Les stations d’épurations sont vieillissantes ou encore sous-dimensionnées par rapport à la croissance de la population. Un scénario qui touche de nombreuses communes sur l'ensemble du littoral morbihannais.
(Avec Romuald Bonnant)