Dans le pays d'Auray (Morbihan), une commune a mis en place un modèle de lutte efficace contre le frelon asiatique. Un modèle qui s'exporte. C'est l'heure du bilan pour cette saison 2024. A Brec'h, 125 piégeurs bénévoles ont capturé 7772 reines. Autant de nids de frelons asiatiques en moins. Des chiffres en constante augmentation depuis 9 ans.
"Un tiers de bière, un tiers de sirop de grenadine et un tiers de vin blanc." C'est avec ce cocktail imparable que Michel Le Boudec attrape le plus de frelons asiatiques. Les abeilles n'aimant pas l'alcool, elles restent éloignées des pièges. Dans sa commune, pour cette saison 2024 de piégeage, avec 125 piégeurs, 7772 frelonnes asiatiques ont été attrapées. Autant de nids en moins.
"Les captures ont eu lieu du 20 mars au 20 mai, date à laquelle les pièges ont été retirés, développe Michel Le Boudec, apiculteur et président de l'ABSAP (Association Brechoise de Sauvegardes des Abeilles et autres Pollinisateurs). Elles ont démarré faiblement en raison d'une météo peu favorable." La pluie n'incitant pas les frelons à venir sur les fleurs près desquelles les pièges sont posés. "Le pic est intervenu mi-avril avec le retour du beau temps."
"On sensibilise, on forme, on surveille"
"C'est une excellente année." L'association et la commune ne sont pas peu fières de leur méthode qui fait de Brec'h une ville référente dans la lutte contre le frelon asiatique. "On sensibilise la population, on forme des piégeurs, on surveille et on signale les nids primaires et les nids secondaires."
Tout l'enjeu est de capturer les reines avant leur installation dans leur nid d'où elles ne bougeront plus. Affaiblies au sortir de l'hiver, ces fondatrices quittent leur lieu d'hivernage (tas de bois, écorces, etc.) et se mettent en quête de sucre pendant quatre à cinq semaines. Le piégeage s'opère à cette période.
"On est au top en terme de piégeage"
Les membres de l'association testent à différents endroits des nouveaux pièges, les plus "sélectifs et efficaces". Ils essayent d'affiner leurs méthodes pour les transmettre ensuite aux piégeurs de la commune et d'ailleurs. "On est au top en terme de piégeage", se réjouit Michel Le Boudec.
Au fur et à mesure du temps, les différentes villes d'AQTA (Auray Quiberon Terre Atlantique), la communauté de communes, s'y mettent en suivant l'exemple brechois. Auray s'y met depuis deux ans mais aussi Ploëmel, Pluvigner, Saint-Anne d'Auray, etc. Un atout dans la lutte contre cette espèce invasive. "Les frelons n'ont pas de frontière."
En cas de découverte d'un nid, il est recommandé d'appeler la mairie. Si les pièges sont accessibles certaines associations s'occupent de les enlever. Sinon, il faudra appeler un désinsectiseur référencé. Certaines communes prennent en charge une partie de la facture.