En quête d’une planète sans déchets, Florian Danielo met son tour du monde en pause, le temps d’une pandémie

Qu’est-ce qui fait courir ce jeune Breton à vélo autour de la planète? L’urgence d’agir pour la préserver de nos déchets. Mais au beau milieu de l’aventure, il est stoppé par la situation sanitaire due au Covid-19.
 

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À 27 ans, Florian est encore jeune mais n’est pas un débutant. Avant ce tour du monde, il s’était déjà lancé en 2015 dans un voyage de 10 mois à vélo, tout autour de l’Europe. Un galop d’essai avec un ami originaire comme lui de Theix-Noyalo dans le Morbihan.

Lors de ce périple, il fait un constat: même en Europe, il y a des pays propres et d’autres moins. Une question de consommation et de choix de société, une affaire d’équipements et de recyclage, mais surtout un problème de comportement citoyen.

Le 15 septembre 2018, en l'honneur de la journée mondiale de nettoyage de la planète, il partait cette fois pour un tour du monde.
Patrick Soulabaille l'avait rencontré la veille, avec son vélo et ses 60 kilos de bagages. Son objectif pouvait alors se résumer en une phrase : "faire un tour du monde pour nettoyer la planète", ou s’afficher en quelques chiffres : "60000 km, 60 pays, une tonne de déchets..."
 

Un pari de fou ? Non : une aventure très sérieusement préparée. Un périple qui commençait par une longue descente vers l’Afrique, à travers la France et l'Espagne. Une balade au Maroc, puis rien moins que la traversée du Sahara !

Trois mois plus tard, il avait parcouru un gros morceau d’Afrique de l'ouest, laissé derrière lui le Sahara et il s’apprêtait à fêter noël au Cap-Vert !
 

Voyager pour dénoncer la problématique de gestion des déchets dans le monde


Sa première expérience de voyage en Europe avait inspiré à Florian son nouvel objectif : agir pour une meilleure gestion des déchets tout autour de la planète.
D’où le nom de son aventure : le CYCLEANTRIP.

Tout d’abord, il veut montrer l’exemple. Alors il s’oblige lui-même à ramasser chaque jour au moins 2 kg de déchets, en particulier des plastiques, au bord des routes mais aussi du verre ou des canettes d’aluminium. Puis il les pèse et les met au tri, même s’il faut faire des kilomètres avec son sac au guidon. Parfois c’est compliqué, en particulier quand il n’y a même pas de poubelles ordinaires.
 
 

Des images choc et connectées


Chaque jour de voyage lui permet aussi de découvrir la situation dans chaque pays traversé, et d’en rendre compte avec des vidéos et des photos sur son site Internet, et parfois dans les médias.
Et le constat est amer : les déchets sont partout, même dans les endroits les plus paradisiaques où volent papillons et colibris. Le contraste est saisissant entre ces images de décharges au bord des routes et les extraordinaires paysages qui les entourent .

Son site, ses vidéos sur YouTube et son Facebook Cycleantrip sont un plaidoyer déchirant pour sauver la planète. D’autant que Florian a un talent certain pour tourner des images dans toutes sortes de conditions difficiles et raconter ses aventures de globe-trotter.
Il a d’ailleurs non seulement un bon équipement de campeur-cyclotouriste mais aussi tout le nécessaire pour filmer les paysages et les hommes, et transmettre tout ça sur les réseaux aussi bien depuis Dakar que Lima.

Pour Florian, il n’y a pas de pays exemplaire : de l’Europe aux États-Unis, en passant par l’Afrique ou l’Amérique du Sud, partout on finit par trouver des déchets, voire des décharges à ciel ouvert comme celles du Pérou.

Même dans des sites naturels sauvages, au sommet des Andes, comme dans le Sahara ou sur des plages du Brésil, on trouve des bouteilles et des sacs plastiques. Partout, même dans les réserves naturelles européennes ou les parc nationaux américains. Et quand ils ne sont pas jetés sur place, les déchets y sont transportés par les vents et les rivières.


Sensibiliser les jeunes pour changer les comportements



L’autre aspect de ce voyage est donc pédagogique. D’abord pour ceux qui le suivent sur les réseaux dont 75 écoles et quelques-unes en Bretagne.
À chaque occasion, Florian Danielo rend compte des actions dans les endroits qu'il traverse. Parfois c’est lui qui organise des ramassages. Parfois il se joint à des ONG, des militants ou des collégiens.
 


Les ramassages débouchent parfois sur des recyclages exemplaires.
Avec des déchets de plastiques en Colombie, une entreprise fait des briques pour construire des maisons durables.
Au Chili, le recyclage des plastiques ramassés avec les populations démunies, débouche sur une distribution de ponchos et de couvertures gratuites. Des exemples positifs pour garder espoir, si tout le monde s'y met.

 


La conviction de Florian c’est qu’il faut d’abord sensibiliser les scolaires et les jeunes. C’est ce qu’il fait tout au long de son parcours. Il intervient dans des écoles ou est invité par des associations. Parfois il participe à des conférences avec des institutions comme l’Alliance Française.
 

Une aventure humaine


Ce CYCLEANTRIP n’est pas seulement pour lui une croisade écolo. C’est aussi un voyage avec des rencontres toutes différentes et parfois de belles histoires d’hospitalité.
Il y a aussi les périodes où Florian a fait route en équipe avec d’autres globe-trotters ou avec des amis venus le rejoindre. Et depuis le Chili, il y a Sabrina qui est venue rejoindre Florian. Elle se révèle tout aussi courageuse que son compagnon sous les pluies tropicales d’Amérique centrale, et pour avaler les kilomètres à travers le Mexique et la Californie avant de rejoindre San-Francisco.
 

Contraints de se confiner en Bretagne


Et tout à coup, alors que le duo s’apprêtait à faire un grand saut en avion vers le Japon, l’aventure s’arrête à l’aéroport pour cause de coronavirus.

Pas moyen de lutter contre ce virus invisible. Florian et Sabrina sont contraints de rentrer en France et de faire une pause.
 

J'ai tout de même réalisé plus de 26 000 kms à travers 21 pays d'Europe, d'Afrique et d’Amérique en 18 mois


Pendant ce périple, le jeune homme a effectivement relevé une bonne part de son défi et ce n’est pas seulement symbolique. Il a collecté 840 kg de déchets, donné 15 conférences et rencontré nombre d’ONG et d’associations qui partagent son combat à l’autre bout de la planète.

Aujourd’hui il est confiné à Theix-Noyalo en Bretagne, mais il n’a certainement pas dit son dernier mot. En attendant, il nous laisse un beau témoignage à voir sur son site.

À méditer et à recommander pour s'évader le temps du confinement.

 
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