En 2018 à Quiberon, une explosion au gaz avait fait plusieurs blessés et détruit une trentaine de bâtiments. La justice vient de condamner GRDF à verser 650 000 euros de dédommagements aux Mutuelles du Mans Assurances et 52 000 euros à des victimes.
Le 9 juillet 2018, une explosion au gaz avait fait cinq blessés à Quiberon, et provoqué d'importants dégâts. Trente bâtiments abritant des commerces et logements des rues de Verdun, de la Gare et de la place de la Duchesse-Anne avaient été détruits ou endommagés.
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650 000 euros de dédommagements aux MMA
Bientôt six ans après, le tribunal administratif de Rennes a condamné Gaz Réseau Distribution France (GRDF) à verser un peu plus de 650.000 euros de dédommagements aux Mutuelles du Mans Assurances (MMA) pour les sommes qu'elles avaient dû elles-mêmes verser à seize de leurs assurés après l'explosion de gaz survenue dans la nuit du 8 au 9 juillet 2018 à Quiberon (Morbihan).
"L'explosion résulte d'une fuite de gaz dans une canalisation de ventilation en raison d'une défaillance intrinsèque du régulateur de pression, propriété de (...) GRDF", rappelle le tribunal administratif de Rennes dans un jugement commun en date du 20 février 2024 qui vient d'être rendu public. "GRDF reconnaît au demeurant sa responsabilité dans le dommage causé."
Jusqu'au 20 avril pour faire appel
"Sur les trente-quatre assureurs des centaines de victimes, trente-trois accords ont été trouvés extrêmement rapidement", avait en fait expliqué l'avocat de GRDF lors de l'audience, le 6 février 2024.
Le "trente-quatrième assureur" - Les Mutuelles du Mans Assurances (MMA) - couvrait pour sa part "soixante-dix assurés". Si "cinquante-quatre" ont pu trouver un accord avec GRDF, "seize dossiers demeurent". Pourquoi ? "C'est couvert par le secret, mais GRDF a la conscience tranquille", avait assuré l'avocat du gestionnaire du réseau de gaz.
En attendant, outre les 650.000 € versés aux MMA, GRDF devra aussi payer un peu plus de 52.000 € supplémentaires aux victimes pour des frais qui n'ont pas été pris en charge par leur assurance.
Pour certaines, ces sommes couvrent les frais d'expertise qui avaient été déboursés par la compagnie, bien que GRDF les trouvait "inutiles". Son avocat avait ainsi vu dans les conclusions du rapporteur public, semblables au jugement du tribunal administratif de Rennes, "une prime à celui qui refuse de trouver un accord amiable".
Le gestionnaire du réseau de gaz a désormais jusqu'au 20 avril 2024 pour contester cette décision de justice devant la cour administrative d'appel de Nantes.