Soupçons d'infanticide. Une information judiciaire ouverte pour homicide volontaire et recel de cadavre

On en sait ce mardi soir un peu plus sur la découverte des restes d'un nouveau-né dans un pavillon d'un quartier résidentiel de Vannes. Le procureur de Lorient annonce l'ouverture d'une information judiciaire pour homicide volontaire à l'encontre de la mère, et pour recel de cadavre à l'encontre du père.

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Dans un communiqué publié en début de soirée, Stéphane Kellenberger, le procureur de la République de Lorient a confirmé les informations dévoilées dans la presse un peu plus tôt dans la journée et est revenu sur les circonstances de la macabre découverte faite dans un quartier résidentiel et tranquille de Vannes. 

Le corps conservé dans un sac dans le garage

La police a été appelée dimanche par une amie du couple incriminée. Elle a expliqué aux policiers qu'elle venait d'être appelée par le mari, apparemment paniqué. L'homme de 41 ans, lui aurait expliqué au téléphone que sa femme venait de lui avouer qu'elle avait fait une fausse couche 3 ans plus tôt et qu'elle avait conservé le corps du bébé dans leur garage.

Quand les policiers sont arrivés sur place, l'homme était en train de creuser un trou dans le jardin. 

Un bébé mort né d'après la maman

Le procureur indique qu'immédiatement l'épouse, âgée de 39 ans, a expliqué aux policiers "qu'elle avait fait une fausse couche il y a 3 ans et avait conservé et caché le corps du bébé, selon elle mort-né, dans un sac placé dans le garage familial. La veille, son mari était allé y chercher un objet et, comme il avait trouvé le sac et avait insisté, elle lui avait confié sa version des événements."

Dans le garage, les enquêteurs ont effectivement découvert un sac à dos, contenant un sac plastique fermé avec un linge et les restes d'un "petit corps". 

Un enfant viable 

Le procureur précise que "le scanner et l’autopsie, pratiqués ce lundi, permettent de déterminer que ce bébé avait, lors de son décès, 40 semaines de développement gestationnel. Il ne présentait ni malformation, ni pathologie osseuse, ni traumatisme visible. Il aurait donc pu être viable, mais aucun élément ne permet, à ce stade, d’affirmer s’il était né vivant ou non. Au niveau cervical, était retrouvée une sorte de cordon de vêtement, avec double boucle".

La mère a affirmé aux enquêteurs qu’en 2019, il s’agissait de sa 5ème grossesse, qu’elle n’avait pas fait suivre médicalement. Elle a également indiqué que l'enfant était désiré, mais que le contexte conjugal était compliqué.

Un petit garçon arrivé "d'un coup"

Elle a aussi expliqué que "tandis que son mari était en déplacement, elle aurait été prise de violentes douleurs abdominales et qu’un petit garçon serait arrivé « d’un coup », mort-né selon elle. Elle aurait alors placé son corps dans un drap, puis dans un sac plastique et dans le sac à dos, dissimulant le tout dans le garage. Au sujet du cordon trouvé en zone cervicale, elle a précisé à la police qu’elle avait voulu « revêtir » l’enfant de quelque chose."

Le mari de son côté a déclaré avoir été informé de cette grossesse. Son épouse lui ayant cependant indiqué, ensuite et simplement, qu’elle avait été victime d’une fausse couche.

Information judiciaire pour homicide volontaire et recel de cadavre

Le procureur précise que "tant le stade de développement avancé de l’enfant, que l’absence de malformation, l’absence de suivi de la grossesse, puis la dissimulation du corps, ainsi que la présence du cordon autour des cervicales, permettent de suspecter un homicide volontaire. Une information judiciaire a donc été ouverte de ce chef (contre la mère), ainsi que de celui de recel de cadavre (visant le père)."

La mère a été présentée, ce mardi, à un magistrat instructeur, qui l'a placée sous le régime de témoin assisté (et l'a donc laissée libre). Les investigations vont se poursuivre.   

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