Un traité contraignant pour 2020 sur la haute mer est à l'agenda des négocations qui commencent ce mardi 4 septembre à l'Onu. La haute mer recouvre près de la moitié de la planète, produit une bonne partie de notre oxygène, mais ne bénéficie jusqu'ici de presque aucune protection.
Le débat n'a finalement pas échoué dans les méandres de la diplomatie. Depuis dix ans, l'idée de protéger la haute mer était âprement débattue. Et voici que l'Onu ouvre des négociations officielles.
En haute mer, un principe jusqu'ici: liberté de pêche, de navigation, de survol, et de recherche scientifique
Les eaux internationales se situent au delà des zones économiques exclusives (ZEE), régies par les pays côtiers. Elles n'appartiennent à personne mais nombre d'Etats cherchent à mettre le grappin dessus. La rareté de certaines ressources, comme celles de la pêche, et les bouleversements induits par le réchauffement climatique, ouvrant de nouvelles opportunités pour le transport et l'extraction d'hydrocarbures, ont attisé les convoitises. Face à ces évolutions, certains Etats et des ONG estiment que la Convention de l'Onu sur le droit de la mer, entrée en vigueur en 1994, sans participation des Etats-Unis, ne suffit pas.
Le futur traité sur la haute mer doit notamment permettre de créer des aires marines protégées, de favoriser le partage des avantages sur les ressources maritimes génétiques, ainsi que de renforcer les capacités et les transferts de technologies marines. Les puissances maritimes à forte capacité de pêche comme la Chine, la Norvège, l'Islande et la Japon, se montrent réticentes. D'autres pays (Allemagne, Etats-Unis, Japon) se sont lancés dans le séquençage génétique de centaines d'espèces d'animaux marins, avec à la clé, des brevets déposés par des entreprises privées.
L'objectif de l'Onu est de parvenir d'ici 2020 à "un instrument juridiquement contraignant sur la conservation et l'utilisation durables de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales."