Paroles de citoyen : Andreas, artisan couvreur, "j'organise la décroissance de mon entreprise"

Andreas, artisan couvreur en Ille-et-Vilaine a lancé son entreprise à l'âge de 24 ans. Il ne regrette pas ce choix mais estime que les gens à leur compte "ne peuvent pas continuer à louer leurs vies."  En tant que citoyen, il a participé au Grand débat. 

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À 37 ans, Andreas exerce le métier de couvreur. Il s'est installé à son compte à l'âge de 24 ans. "Être salarié cela voulait dire pas d'évolution" explique t-il. Il emploie aujourd'hui deux salariés et ne compte pas ses heures. Des heures qu'il passe de moins en moins sur les toits, mais plutôt à gérer l'administration, une administration lourde et contraignante. "Je viens du terrain, en créant ma boîte j'ai découvert l'envers du décor : la gestion, l'aspect commercial. Il a fallu s'adapter."

L'administration, une nébuleuse, qu'il dénonce, avec d'autres collègues lors du grand débat. 

"Avec les clients, tout se passe bien. Après on l'impression d'être écrasé." Écrasé par les lois qui changent constamment. Et les charges qui pèsent lourd.
 

On a le sentiment que quand on gagne de l'argent, on nous en prélève toujours un peu plus


Avec ces contraintes administratives et fiscales, Andreas explique avoir peu de visibilité. S'il participe au grand débat, c'est pour être entendu car le rôle des artisans est trop sous estimé "l'artisan, il est acteur de la cité, de la ville, c'est un citoyen. Il est partout autour de nous." et d'ajouter "Nous on ne veut pas retourner la table, mais juste mettre à manger dessus et pourquoi pas la construire car après tout c'est notre vocation."
 
 

Des craintes pour l'avenir


Même s'il ne regrette rien, Andreas constate une peur de l'avenir. "Comme tous les artisans, je suis tripolaire : en début de mois je suis inquiet des charges. En milieu de mois j'ai gagné de l'argent donc je suis euphorique. À la fin du mois, je pense au début du mois prochain."

"Notre fragilité est quotidienne. Nous on n'a pas de parachute doré. Nous si on plombe la boîte, on emmène tout le monde avec nous. On ne peut pas que louer nos vies." 

 
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