Dans une enquête publiée ce 21 septembre, le journal Le Monde révèle que la contamination des ressources en eau par les pesticides et leurs sous-produits a fortement augmenté en 2021. En Bretagne, 43 % des habitants ont bu, au moins une fois dans l'année, une eau dont la qualité était dégradée.
Selon Le Monde, qui a collecté des données auprès des agences régionales de santé, des agences de l'eau ou des préfectures, "environ 20 % des Français ont reçu au robinet, régulièrement ou épisodiquement, une eau non conforme aux critères de qualité" en 2021, contre 6 % en 2020.
Dans son enquête publiée le 21 septembre, le quotidien national cite la Bretagne qui fait partie des régions les plus touchées : 43 % des habitants ont bu, au moins une fois dans l'année, une eau contaminée par les pesticides et leurs produits de dégradation, les métabolites. En l'occurrence, précise le Monde, "l'ESA-métolachlore". "Leur dépassement n'entraîne pas nécessairement un risque pour la santé" écrit le Monde.
"Sanctuariser les captages d'eau"
Sur le site de l'ARS Bretagne, il est rappelé que "les limites réglementaires de qualité dans les eaux distribuées pour les pesticides et leurs métabolites pertinents sont de 0,1 µg/litre par substance et 0,5 µg/litre pour la totalité des substances recherchées".
"Nous ce que l'on demande, c'est la sanctuarisation des aires d'alimentation des captages et pas seulement des périmètres de protection" explique Arnaud Clugery, directeur et porte-parole d'Eau et Rivières de Bretagne.
L'association a d'ailleurs publié sur son site un plaidoyer pour une eau potable sans pesticides. "Nous exigeons des pouvoirs publics une réelle prise de conscience face à la contamination généralisée de l'eau par les pesticides et qu'enfin des mesures ambitieuses soient prises pour en finir avec l'usage de ces toxiques à grande échelle" est-il indiqué.
L'ESA-métolachlore est un métabolite de pesticide qui provient d'un désherbant du maïs. "Dire que ce n'est pas dangereux pour la santé parce que cela ne dépasse pas certaines valeurs, c'est s'asseoir sur le principe de précaution, remarque Arnaud Clugery. Qui peut penser aujourd'hui qu'une molécule chimique faite pour tuer le vivant serait sans danger dans l'eau potable ?".
L'émission Complément d'enquête, diffusée ce 22 septembre sur France 2, à 23 h, abordera cette question de la présence de pesticides et des métabolites dans l'eau que nous buvons.