Porc: des éleveurs français portent plainte contre l'Allemagne pour fraude à la TVA

Un collectif d'éleveurs de porcs français a annoncé lundi avoir déposé plainte contre l'État allemand pour fraude à la TVA, dénonçant les "pratiques dissimulées de leurs homologues allemands" et des "prix prédateurs" outre-Rhin.

"Pour dénoncer cet abus, les éleveurs de porcs français se sont fédérés au sein du "Collectif contre le dumping fiscal agricole en Europe" qui vient de déposer plainte auprès de la Commission européenne contre l'Allemagne", explique dans un communiqué ce collectif, qui soupçonne l'État allemand d'avoir dispensé ses éleveurs de TVA.

Un avantage fiscal de 250 millions d'euros

"Depuis plus d'un an, les éleveurs de porcs bretons ont mené un minutieux travail d'enquête sur les pratiques dissimulées de leurs homologues allemands. L'enquête met en évidence un avantage fiscal de 250 millions d'euros sur les cinq dernières années au bénéfice des éleveurs allemands", détaillent les auteurs du texte, Michel Bloc'h et Jacques Crolais, respectivement président et directeur de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB).

Une concurrence "déloyale"

Le collectif dénonce un "avantage concurrentiel, couvert par l'État allemand, qui permet (aux éleveurs allemands) de proposer des prix prédateurs, gagner des parts de marché, et renforcer la position dominante de la filière allemande sur le marché du porc européen".

Les éleveurs porcins français, qui traversent une grave crise due à des prix trop bas pour couvrir leurs frais de production, dénoncent régulièrement des pratiques de dumping, notamment social, dans les autres grands pays producteurs européens, l'Allemagne et l'Espagne. La Commission européenne enquête de son côté sur des "comportements anticoncurrentiels" dans les filières d'élevage français, après les "tables rondes" organisées l'été dernier par le gouvernement en pleine crise agricole.

La question du prix payé aux éleveurs et des moyens de soutenir les cours étaient au coeur de ces réunions.

La puissante UGPVB, après avoir exigé pendant des semaines un prix minimum de 1,40 euro le kilo pour les porcs payés à ses adhérents, avait fait savoir fin septembre qu'elle renonçait à cet objectif pour des raisons de compétitivité, accentuant la zizanie au sein de la filière.
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