Pourquoi faut-il passer un test RT-PCR ? Le Professeur Matthieu Revest explique l'importance du dépistage

Dans cette période de vacances estivales des clusters naissent sur nos territoires. Les autorités prennent alors des mesures de dépistage. Depuis ce samedi, les tests RT-PCR sont aussi accessibles à tous et remboursés. À quoi servent-ils vraiment, faut-il avoir confiance dans leurs résultats ?

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Avec des tests RT-PCR maintenant accessibles à tous et pris en charge par l'assurance maladie, chacun peut se faire dépister individuellemnt depuis ce samedi 25 juillet. 

À une échelle plus collective, ces tests permettent aussi aux autorités sanitaires de détecter des foyers de contamination, des clusters, on en dénombre Bretagne comme dans d'autres zones touristiques. Un dépistage plus large peut alors être organisé pour prendre la mesure de l'épidémie sur la zone concernée comme actuellement à Quiberon, avec la mise en place d'un drive pour organiser jusqu'à 300 prélèvements par jour. On peut alors prendre des mesures individuelles et collectives pour éteindre ces foyers d'épidémie.

Pour le Professeur Revest qui enseigne l'infectiologie au CHU de Rennes, il ne faut surtout pas baisser la garde. Les spécialistes savaient qu’il y avait une épidémie silencieuse qui concernent les populations les plus jeunes. Chez eux elle est moins perceptible parce qu’ils sont moins nombreux que les personnes plus âgées à développer des symptômes graves et visibles du Covid-19. Gilles Le Morvan lui a posé la question
 

À Quiberon 300 tests par jour pour 15000 résidents cela a-t-il un sens?

Oui ça a du sens parce que ça permet d'avoir un échantillonnage assez fiable et de savoir ce qui se passe dans cette population-là, à cet endroit-là.

De toute façon, en ce moment,  les données de l'épidémie ne sont pas bonnes. On sait qu'il y a une grande partie de l'épidémie qui est silencieuse, et une grande partie de personnes qui sont parfaitement asymptomatiques et qui disséminent le virus. Et ceux-là on ne les identifie pas. Donc le nombre de personnes identifiées comme étant contaminées, est largement sous-estimé par rapport à la réalité.

L’idée c’est d’augmenter nos capacités de dépistage pour avoir une vision la plus précise possible de l’évolution de l'épidémie. Et aussi pour que chaque personne identifiée positive mette en place des mesures pour éviter de contaminer les autres.

 

Les tests ne sont fiables qu’à 80%, alors est-ce bien utile ?

Oui les tests ne sont pas parfaits : c'est-à-dire que si moi je suis testé et que c'est négatif je ne suis pas absolument certain que ce soit négatif. [NDLR il peut y avoir quelques cas positifs, donc des personnes porteuses du virus, parmi les personnes dont le test est apparemment négatif. La cause peut être un prélèvement incomplet pas assez en profondeur ou dans une seule narine. Parfois la charge virale est dans les poumons et disparaît de l’entrée nasale].

Les tests ne sont donc pas parfaits au plan individuel, mais quand on fait des tests à l’échelle de nos populations, le résultat sera assez fiable par rapport à ce qui se passe dans cette population testée.
 

Tout le monde doit-il se faire dépister ?

Il faut à la fois favoriser le dépistage facile et c'est ce qui est fait actuellement puisqu’on peut maintenant faire des dépistages sans ordonnance… mais il faut bien être conscient quand même que techniquement, logistiquement et humainement, on ne peut pas dépister tout le monde, tout le temps.
 

Ce qui est très important c’est que toute personne symptomatique se fasse dépister : si vous vous sentez mal, que vous avez le nez qui coule, des courbatures ou de la fièvre il faut faire le test. Il faut aussi que toute personne en contact avec une personne dépistée positive puisse avoir à son tour accès au dépistage.

Professeur Matthieu Revest


Il faut surtout s'isoler chez soi. C'est très pénible quand il fait beau car on a envie de sortir. Mais il faut absolument éviter d'aller dans des grands rassemblements, notamment à l'intérieur, quand il y a beaucoup de monde.

On a tous cette responsabilité là, pour éviter que cette épidémie ne continue à diffuser et surtout n’augmente et ne remette en danger les personnes fragiles. Responsabilité envers les personnes âgées mais également les personnels soignants pour ne pas mettre en danger le système de soins.
 

Faut-il vraiment retrouver toutes les personnes qui ont eu un contact avec une personne testée positive?

Chaque fois, il faut rechercher les contacts en remontant si possible jusqu’à 48 heures avant l’apparition des symptômes. C’est ce qu’on appelle le tracing, pour identifier les personnes qui peuvent avoir été contaminées au contact d'une personne testée positive. [NDLR il s’agit de les informer pour qu’elles s’isolent en redoublant de précautions en attendant de passer un test à leur tour]. Il ne faut surtout pas que ces personnes aillent au travail ou aillent dans des rassemblements.




 
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