Dès qu'une personne se voit testée positive au coronavirus, l'information remonte à l'Agence régionale de santé (ARS) et à la CPAM. Au sein de l'Assurance maladie, des équipes sont dédiées au tracing (au repérage) des cas contacts. Par téléphone, elles font le point avec les patients.
"Je vais remonter avec vous la liste des contacts que vous avez pu avoir 48 heures avant le début de vos premiers symptômes", Myriam, conseillère de l'Assurance maladie, travaille pour une cellule de contact tracing à Rennes. Au téléphone, elle joint des personnes testées positives au Covid-19. Cette enquête sanitaire démarre dès lors qu'un test PCR a été réalisé et confirmé.Avec chacun de ses interlocuteurs, elle doit faire le point, reprendre le fil des rencontres. Sa mission : retrouver les cas contacts. Lors de son échange, elle insiste sur les dates. Ce jour-là, une dame répond aux questions. Elle exerce un métier auprès d'enfants. Au fil de la discussion, elle explique avoir continué de travailler car les symptômes sont arrivés crescendo. Pas toujours facile de se rappeler de tout, et du monde que l'on a croisé. "Quelques fois, on n'a qu'un nom, un prénom, on arrive à avoir le numéro de téléphone" explique Myriam.
Pour les patients asymptomatiques, "on peut remonter jusqu'à 7 jours" ajoute-t-elle.
Une mesure nécessaire pour préserver l'entourage et le collectif
Rien n'oblige les malades à répondre. Cependant "les patients sont très convaincus par cette démarche et donnent facilement les informations. Ils savent que c'est utile et nécessaire pour éviter une propagation du virus" relève Myriam. Après avoir fait le point avec le patient zéro, elle vérifie les renseignements et appelle les personnes contacts.
La cellule de tracing de Rennes est en lien avec celles des autres départements. "Le pilotage tourne dans les départements, pour répartir la charge de travail et gérer une entraide" précise Claudine Quéric, coordinatrice de la CPAM 35. Mi-mai, 200 personnes ont été formées à cette nouvelle mission.
Des équipes remobilisées
Les effectifs ont été réduits face à la faiblesse du nombre de cas dans la région mais la situation sanitaire actuelle remobilise une cinquantaine d'agents. "Depuis les vacances, le nombre de personnes qui ont été en contact s'avère plus important parce que les regroupements sont plus nombreux. Il y a une dizaine de personnes à joindre par patient zéro. On a même pu avoir jusqu'à 100 personnes lors d'un événement familial." L'enquête prend du temps, pour le patient zéro et aussi ses contacts qui doivent à leur tour réfléchir.
Depuis le mois de mai, 1000 personnes ont été testées positives dans la région et ont bénéficié du dispositif de tracing. Au total jusqu'à maintenant, 6000 personnes ont été jointes par les équipes de l'Assurance maladie.