Côtes d'Armor : les aides à domicile de structures privées exclus de la prime Covid

Les aides à domicile travaillant pour des associations ou des structures privées se sentent lésés quand à la prime Covid. La dotation des Côtes d'Armor ne prévoit pas leur rétribution, une inégalité de traitement dénoncée par celles et ceux qui ont aussi été en première ligne. 

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Lucie Goutière, 23 ans, est aide à domicile depuis un an et demi, pour l’entreprise Adhap Service. Elle travaille sur la grande périphérie de Saint-Brieuc, roule 350 kilomètres par mois, payée au SMIC. Elle accompagne notamment Gabrielle, âgée de 95 ans, chez qui elle passe trois fois par jour, pour les repas et la toilette. Pendant le confinement, elle a continué à bénéficier de cette prise en charge. 


Pas de prime Covid


Alors qu'une dotation de trois millions d'euros est prévue par le département des Côtes d'Armor, pour la prime Covid à destination des soignants, sa structure n'est pas éligible, car privée. "Quand j'ai su, je me suis dit que ce n'était pas juste. Le travail est le même" lance Lucie. "On ne parle pas beaucoup de nous. Souvent, on est associé à aide-ménagère alors qu'on a ce luxe de pouvoir prendre le temps, de discuter, parfois de faire des activités, de sortir à l'extérieur. Pour le moral, on est là aussi."

Avec l'une de ses collègues, elles ont écrit une lettre ouverte au Conseil départemental pour attirer l'attention sur cette inégalité. Selon elles, plus de 70 associations et entreprises privées seraient concernées, soit 3600 auxiliaires de vie. "Au quotidien nous subissons déjà la non reconnaissance de notre profession, la décision que vous venez de prendre accentue notre sentiment de 'non utilité' aux yeux du Département. Or, au même titre que le personnel soignant, nous nous sommes levés pour assurer un maintien à domicile de toutes les personnes de la manière la plus normale possible [...] Nous avons décidé d'organiser notre vie personnelle pour assurer au mieux notre vie professionnelle. Sans oublier le soutien moral qui n'est pas négligeable lorsque les familles n'avaient pas le droit de rendre visite" écrivent-elles. 

Ce mercredi 22 juillet, avec plusieurs collègues, elles ont décidé de se mobiliser, devant le Conseil départemental, pour faire entendre leur voix.
 
 

Une situation au point mort


Sylvie Guignard, vice-présidente du Conseil départemental, en charge de l'accompagnement des personnes âgées a reçu ces aides à domicile. "Je les comprends" dit-elle d'emblée. "L'annonce du gouvernement n'est pas suivi d'effets, sur l'ensemble du territoire. Les départements se retrouvent face une inéquité de traitement puisqu'une partie des personnels ne sont pas dans cette cible de primes. Cela revient aux départements de pallier cette annonce et effectivement cette inéquité pour des gens qui n'ont pas démérité" regrette-t-elle. Pour l'instant seule une prime de 1000 euros sera accordée aux structures dont le département a la tutelle.

Pour les autres rien ne sera possible. "Nous avons un budget très contraint avec une explosion des dépenses à caractère social, liées également au Covid. Les autres structures ont des capacités de potentiellement verser la prime, car nous ne sommes pas les employeurs. Cela relève de leur responsabilité. Ils ont un tarif libre. Normalement, elles peuvent dégager un bénéfice qui leur permet d'allouer cette prime à leurs agents."

"La tarification est identique par rapport à nos confrères. La marge est très faible" répond Olivier Galisson, responsable de la société Azaé à cet argument, le seul représentant de sa professsion à la manifestation. "Aujourd'hui il m'est impossible de verser cette prime, si le département ne nous aide pas. Je suis un peu démuni face à mes équipes et salariés, ça me met dans l'embarras."
 
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