Depuis 5 ans, Pierre-Yves Cadalen est l'incontournable porte-parole de la France Insoumise en Bretagne. Il s'engage auprès de Jean-Luc Mélenchon pour la Présidentielle. Environnement, sécurité, gauche divisée: l'universitaire brestois nous donne son point de vue. Entretien.
Ce week end, vous participez à la convention citoyenne organisée par le collectif "Le soulèvement de la mer". Une sorte de contre programmation du "One Ocean Summit" organisé la semaine prochaine à Brest. Selon vous, ce sommet international sur la préservation des océans, porté par la France, ne va servir à rien ?
Sur les risques de prédation des océans, il faut avant tout mettre une pression citoyenne ! On voit bien que déjà la France n'a pas tenu ses engagements sur le climat. Rappelons tout de même que pour cela, Emmanuel Macron a été épinglé par la justice. On doit donc proposer une alternative .
Marine Le Pen s'est déplacée cette semaine à Brest suite aux actes de violences dans le quartier de Pontanézen. Pour la candidate du Rassemblement National, c'est désormais "une enclave de non France". Votre réaction à ces propos ?
Il faut savoir que Marine Le Pen n'a pas mis un seul pied dans le quartier de Pontanézen. Elle a juste regardé les tours de loin. Ce genre d'instrumentalisation en politique est inacceptable.
En faisant cela, elle balaie d'un revers de main toutes les initiatives positives existantes dans ce quartier mais aussi la vie dure de bons nombre d'habitants.
Que propose t-elle ? 25 000 places de prison supplémentaires ! Si vous croyez que cela va changer quelque chose.
Mais face à cette violence, êtes vous pour une réponse ferme de l'Etat ?
Il faut avant tout une police de proximité pour rétablir le lien avec la population et agir contre le trafic de drogue, un sujet majeur dans ce quartier.
Il faut aussi améliorer le contexte général en investissant dans le travail social. Les éducateurs spécialisés font un travail remarquable.
Il faut aussi que les salaires augmentent et que le travail paie dans ce pays !
Jean-Charles Larsonneur, député brestois de la majorité présidentielle, estime lui, que les délinquants ne doivent plus être hébergés sur les deniers publics dans des logements sociaux. Qu'en pensez vous ?
Il faut arrêter la course à l'échalotte à chaque fois qu'il y a un événement de ce genre. Ce n'est pas la bonne solution.
Il faut d'abord que la justice se fasse mais il faut lui en donner les moyens. L'ultraminorité doit être sanctionnée mais il faut considérer dans une perspective plus large le quartier de Pontanézen et ses milliers d'habitants.
Les 390 000 électeurs de la Primaire Populaire ont placé en tête Christiane Taubira. Jean-Luc Mélenchon, lui, n'arrive qu'en troisième position. Un mauvais signe avant le scrutin d'avril prochain ?
Nous travaillons beaucoup avec la société civile et avec les associations. Je peux vous dire qu'il y a une dynamique autour de Jean-Luc Mélenchon.
Nos meetings sont pleins, nous ressentons beaucoup d'enthousiasme lors de nos portes à portes.
Nous offrons vraiment un horizon politique cohérent au pays.
Il y a aussi une campagne dans la campagne. La course aux parrainages. Le rapport d'étape du Conseil Constitutionnel montre que Jean-Luc Mélenchon atteint pour l'instant 100 parrainages. Emmanuel Macron, lui, a déjà ses 500 signatures...
Occasion pour moi de rappeler qu'un parrainage n'est pas un soutien politique. Je veux m'adresser à tous les maires pour leur dire qu'ils doivent faire vivre le débat démocratique.
Une chose est sûre, toute tentative de blocage des parrainages est inadaptée car la situation est trop grave pour se livrer à de telles manœuvres politiques.
Après la Présidentielle, les législatives. Vous serez candidat sur Brest ?
Le processus suit son cours. L'actualité aujourd'hui c'est la venue de Jean-Luc Mélenchon à Brest au parc de Penfeld le 23 février prochain !