Prime aux soignants face au Covid-19 : le compte n'y est pas pour certains syndicats

La publication du décret du 15 mai 2020, concernant les primes pour le personnel soignant est accueillie de manière mitigée par les syndicats. Ils demandent que tous les personnels soignants touchent la même prime et réclament des revalorisations salariales.

 


Accueil mitigé pour la prime aux soignants. Le décret concernant les primes pour le personnel soignant est accueilli tièdement par les syndicats. Publié le 15 mai, il mentionne que : "Tous les agents hospitaliers exerçant dans les 40 départements les plus impactés par l’épidémie percevront une prime de 1 500 €, versée quels que soient leur statut ou leur activité".

"Les agents hospitaliers exerçant dans les hôpitaux de première ligne dans la prise en charge des patients COVID+ au sein des autres départements percevront également une prime de 1 500 € et les agents des autres structures, une prime de 500 €".
  

Déception dans certains hôpitaux


Dans les hôpitaux, qui ne sont pas considérés comme en première ligne, et c’est le cas de Saint-Malo ou de Lorient, les syndicats ont reçu sans enthousiasme cette publication.

Pour Ludovic Bénabès, secrétaire adjoint CGT du Groupement des hôpitaux de Bretagne Sud, à Lorient, cela risque de créer des discriminations

« Pour nous, on est passé de 0 à 500 euros, c’est un bon début, mais on ne peut pas s’arrêter là ! Le directeur de l’établissement peut accorder des dérogations auprès de l’ARS pour que certains salariés puissent bénéficier d’une prime de 1500 euros, ça va créer des disparités de traitement ! De plus, le ministre a annoncé une prime prochaine de 1000 euros pour le personnel des Ehpad, or au GHBS, nous avons plus de la moitié des personnels qui travaillent en Ehpad, quid de la première prime ? Sera-t-elle cumulable ?"
 

"Cela veut dire que les agents en Ehpad toucheraient plus que les personnels en service sanitaire de l’hôpital de Lorient ? Il y a quelque chose qui n'est pas logique. Nous demandons la même prime de 1500 euros pour tout le personnel hospitalier, mais il ne faut pas que cette prime fasse oublier qu’on demande avant tout une revalorisation salariale de 300 euros par mois."

Même analyse mi-figue, mi-raisin d‘Eric Adam, délégué syndical SUD de l’hôpital de Saint-Malo : 

« On estime que c’est le minimum syndical ! Dans certains services, beaucoup d’agents ont été contaminés, beaucoup de personnes se sont dévouées. On a vraiment le sentiment de ne pas être du tout récompensé. Bien-sûr, cette prime de 500 euros pourra aller jusqu’à 1500€, mais pour certains personnels et à la diligence du directeur. Ce qui n’est pas logique. »
 


Grève à l'hôpital de Saint-Malo


Et de rappeler que l’hôpital de Saint-Malo est en grève depuis le 29 avril pour demander une prime de 1500 euros pour tous, une reconnaissance en maladie professionnelle des personnels touchés par le Covid-19 et une augmentation salariale de 300 euros par mois.

Quant au syndicat de la Coordination Nationale des Infirmières et des personnels soignants, sa présidente, Céline Laville, dans un communiqué daté du 15 mai, qualifie de "gifle" la publication du décret et demande que tous les personnels bénéficient d’une même prime sans distinction.

"500 euros au lieu des 1500 annoncés, alors qu'on a eu 30 patients covid-19 dans nos services ! Il y avait déjà eu l'histoire de la médaille, puis ce projet de défiler pour le 14 juillet, c'est pas sérieux ! explose Céline Laville, qui travaille au CHU de Poitiers. "Quant on attribue une prime, on fait toujours des contents et des mécontents! On aurait préféré qu'ils gardent cet argent et qu'ils revalorisent de façon pérenne nos salaires et nos carrières."

 
Huit établissements hospitaliers en Bretagne, concernés par la prime de 1500 euros
Vannes-Auray (Bretagne Atlantique), Noyal-Pontivy (Centre Bretagne), Saint Brieuc, Saint-Malo, Brest
Rennes, Lorient (Bretagne sud) et Quimper figurent parmi la liste des hôpitaux dont le personnel est susceptible de recevoir la prime de 1500 euros, face à l'épidémie de coronavirus.

A noter que cette prime pourrait n'être distribuée qu'à 40 % des effectifs, par établissement,  selon un projet
d'instruction ministérielle dont l'AFP a obtenu copie.
 
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