L'association "Produit en Bretagne" compte aujourd'hui 436 entreprises. Pour évaluer l'impact de la crise du Coronavirus, un baromètre de situation a été envoyé à tous ses membres. Malo Bouëssel du Bourg, le directeur général du réseau, dresse un premier état des lieux. Entretien.
Quels sont les secteurs qui souffrent le plus actuellement de la crise du coronavirus ?
Difficile de faire un état des lieux précis car seulement un quart des entreprises de notre réseau a répondu à notre premier baromètre de situation. Mais d'après nos informations, deux secteurs subissent la crise de plein fouet.
D'abord, les entreprises de services. Près de la moitié de nos adhérents sont quasiment à l'arrêt avec une perte de 80 % de leur chiffre d'affaires. Ces entreprises travaillent notamment dans l'audit, dans les voyages, dans le bâtiment ou dans l'événementiel.
Et puis la filière des produits frais est également très inquiète. Dans la grande distribution, les parties poissonnerie et fruits et légumes sont souvent fermées. Les consommateurs sont très réticents à acheter des produits qu'il faut manipuler. La semaine dernière, une entreprise finistérienne a tout de même dû jeter trente tonnes de fraises.
A contrario, d'autres entreprises s'en sortent plutôt bien ?
Evidemment, les sociétés spécialisées dans l'intérim et, bien sûr, les grandes et moyennes surfaces, sont quasiment en surchauffe. Des entreprises agro-alimentaires tirent aussi leur épingle du jeu. Aux premiers jours de la crise, certaines ont vu leur chiffre d'affaires bondir de 85 % en 24h. Mais celles qui ont beaucoup investi dans la R&D et l'export sont très pénalisées.
Comment l'association "Produit en Bretagne" agit-elle durant cette crise ?
Nous sommes surtout là pour informer nos membres. Via notre application, notre site et des mails, nous leur donnons par exemple des conseils pour la communication de crise. Nous leur rappelons aussi les règles sanitaires à respecter. Enfin, nous sommes surtout à l'écoute des entreprises en difficulté. Pour des petits producteurs actuellement un peu abandonnés par les centrales d'achats, nous n'hésitons pas à sensibiliser la grande distribution. Les consommateurs aussi d'ailleurs. Nous leur avons adressé un message via notre compte Linkedin.
Comment voyez-vous l'avenir des entreprises bretonnes ?
Beaucoup auront d'importants problèmes de trésorerie à gérer. Mais pour celles qui travaillent dans le secteur de l'alimentation, il y a de l'espoir. Depuis quelques mois, sur l'aspect "acheter local", on sentait une prise de conscience des Bretons. Cette crise du Coronavirus ne va faire que la renforcer.