Radars dégradés : un phénomène qui n'épargne pas la Bretagne, et qui inquiète la sécurité routière

Difficile de connaître le nombre précis de radars tagués, occultés ou tout simplement détruits en Bretagne. Les préfectures bretonnes sont muettes sur la question. Pourtant le phénomène perdure : ce mardi et mercredi, plusieurs radars ont été détruits dans le Finistère et en Ille-et-Vilaine.

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Radar automatiques, radars discriminants... Il y a environ 120 radars en Bretagne. Et comme l'ont sans doute constaté les automobilistes sur les routes des départements bretons, les radars en voient de toutes les couleurs depuis plusieurs semaines. Que ce soit de jaune lorsqu'il sont recouverts d'un gilet jaune ou encore d'orange, de vert de blanc, de bleu lorsqu'ils sont occultés par de la bombe de couleur ou tout simplement de noir lorsqu'ils sont bâchés de sacs poubelle ou brûlés, ces radars sont hors-service.

Et force est de constater que ce phénomène récurrent depuis des années s'est accentué suite à la mise en place de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les départementales. Il a même pris un nouvel essor avec le mouvement des Gilets jaunes.
LIRE Radars : comment un outil efficace pour la sécurité routière est devenu une des cibles de la colère des "gilets jaunes"
Depuis le début de la semaine, quatre radars au moins ont été endommagés en Bretagne dont le radar tronçon situé sur la quatre voies Saint-Malo/Rennes et le radar fixe de Guipavas sur la RN12 (Finistère) dans la nuit de lundi à mardi. Dans la nuit de mardi à mercredi, le radar automatique de Bourg-des-Comptes sur la D48 ainsi que celui de la Chapelle-Bouëxic sur la D776 ont été la proie des flammes. 

Silence radio des autorités

Nous avons essayé de savoir combien de ces radars étaient encore en service actuellement. Impossible de l'évaluer par la voie officielle des préfectures où le silence radio est de mise :

"On ne communique pas sur ces éléments" ou "on a des consignes de la Délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) pour ne pas communiquer".

Même réponse de la DSCR : "On ne communique pas sur ce sujet. On ne veut pas créer de surenchère."

Plus de la moitié des 3 200 radars installés en France était hors-service selon un chiffre communiqué mi-décembre. On peut facilement imaginer que ce ratio est sans doute à la hausse aujourd'hui.
 

Des excès de vitesse en hausse de 30%

En décembre, les appareils auraient enregistré une hausse de 30 % des excès de vitesse en France, selon une information de RTL de ce mercredi 9 janvier. Les radars automatiques endommagés ne flashent plus mais certains peuvent encore mesurer les vitesses des véhicules.

Pour autant, cette augmentation ne se répercutera pas sur le nombre de PV car les appareils photo étant voilés, les contrevenants n’ont pas pu être identifiés car "le cliché pas exploitable", a expliqué Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. Ce dernier a alerté sur la dangerosité de ces comportements et exposé sa crainte d'une hausse des accidents : "on voit bien que tout le monde accélère et cela va se payer en morts. Il faut vraiment que cela cesse".En 10 ans, entre 2003 et 2012, les radars auraient permis de sauver 23 000 vies, selon le site de la sécurité routière.
 

Des dizaines de milliers d'euros de dégâts

Et la remise en état de ces radars endommagés va coûter cher à l'État : "nous réparerons bien évidemment tous les radars parce que c’est vital " a assuré Emmanuel Barbe.

Pour les dégâts légers, type peinture ou emmaillotage, il faut compter 500 euros. Par contre, le remplacement complet varie, selon le modèle, entre 60 000 et 200 000 euros (pour les radars tronçons). Une facture salée qui devrait être prise dans le milliard d'euros que rapportent chaque année les amendes. 

Dégrader un radar est un délit. L'infraction est punie jusqu'à trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende, selon les articles 322-1 et 322-2 du Code pénal.
 
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