Le GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) vient de rendre un rapport commandé par l'ONU, sur l'état des lieux des océans et de la fonte des glaces . En marge de ce rapport, selon certains experts, la Bretagne pourrait changer de visage avec la montée des eaux.
Au 20me siècle, le niveau moyen de l'océan avait augmenté de 17 centimètres, au rythme d'1,5 millimètre par an. Mais depuis les années 1990, les experts notent une hausse de presque 10 centimètres. La montée se fait donc deux fois plus vite. L'élevation des mers pourrait atteindre 40 à 80 cm d'ici 2100.
Sur la carte de la Bretagne, avec un mètre d'eau supplémentaire, cette hause paraît indolore, sauf sur l'île de Sein, située à environ 1,50 mètres au dessus du niveau de la mer.
Mais si les températures et par conséquent l'eau continuent de grimper, des zones plus vastes pourraient en souffrir. D'après les cartes de la Nasa, avec seulement 5 mètres d'eau en plus, la baie de Cherrueix, la Ria d'Etel et l'embouchure de la Vilaine seraient entièrement noyées.
Un scénario pas encore atteint mais déjà, sous l'effet des tempêtes et des vagues, les dunes et le trait de côte reculent. Demain, un quart des côtes française pourraient être touchées par des phénomènes d'érosion.
Des conséquences sur les zones d'habitation et l'économie
Aujourd'hui 27% de la population mondiale vit près des côtes. La montée des eaux pourrait modifier cette géographie. Des incidences sont aussi à prévoir sur l'économie. En un-demi siècle, les mers se sont réchauffées d'un degré, obligeant les poissons à se déplacer.
Depuis les années 50, certaines espèces migrent de 30 à 50 kms par décennie. C'est ainsi que l'on trouve aujourd'hui des cabillauds en Norvège et des thons rouges en mer du Nord.
Les scientifiques envisagent une chute de 20% des volumes des pêches.
La Bretagne, territoire littoral, pourrait bel et bien être aussi dans l'oeil du cyclone!