Un nouveau confinement va commencer en France jusqu'au 1er décembre. Pour les étudiants, les cours devront se faire uniquement à distance, une mesure regrettée par les principaux concernés.
Lors de son allocution mercredi, Emmanuel Macron a annoncé un nouveau confinement. L'enseignement primaire et secondaire voient leurs établissements rester ouverts. Mais pour les étudiants, il signifie la reprise des cours, uniquement à distance.
"Personne n'était passé à 100 % en distanciel. La vie étudiante avait ralenti mais il y avait un semblant de vie. Là, la situation pousse à s'interroger, comment poursuivre ses études dans un cadre pareil", commente Fabien Caillé, étudiant en histoire et représentant du syndicat Union Pirate de Rennes 2.
Risque de décrochage et précarité
Pour lui, le constat reste le même qu'il y a quelques mois. "Pour les gens les plus en difficultés scolairement, c'est le décrochage assuré. Il faut ajouter à cela les difficultés financières, les étudiants qui ont besoin de travailler ne vont plus avoir d'emploi. Il y a aussi ceux qui n'ont pas accès à un ordinateur ou à une connexion."
La précarité s'est déjà accentuée selon lui. Rennes 2 a par exemple instauré un système de remboursement des courses avant l'été. Mis en place par l’Union Pirate et l’association pour la vie Étudiante, financé par le CROUS et l'université, l'initiative a repris depuis la rentrée. Mais Fabien explique : "On est à cours d'argent, submergés par les demandes."Le système n'est pas adapté pour un enseignement à distance auprès de dizaines de milliers d'élèves
Il attend que des mesures urgentes soient prises : "Le CROUS ne doit pas faire payer les loyers aux étudiants. Le gouvernement doit repenser et généraliser les aides, envisager les repas à 1 euro et pas seulement pour les étudiants boursiers, si les restaurants universitaires restent ouverts."
Surtout, les évaluations doivent évoluer dans leurs formes : insister davantage sur ce que les étudiants ont appris par le biais de dossier, plutôt que lors d'un rendez-vous en ligne, que certains ne peuvent pas honorer.
Sarah est, elle, étudiante en droit à Rennes. "Je suis en Master 2 donc ça va j'ai déjà acquis les bases" souligne-t-elle. "Mais j'ai une pensée pour les étudiants en première année qui ont beaucoup de choses à assimiler, de la méthode etc...Et là d'avoir seulement des cours en ligne, j'ai peur que ça les décourage et qu'ils arrêtent." L'avenir lui paraît très incertain : "Je m'inquiète pour mon avenir, pour mon entrée dans le monde du travail l'année prochaine."