Régionales 2021. "Je veux à l'avenir plus de Bretagne et moins de Paris", Loïg Chesnais-Girard (PS) lance sa campagne

C’était un secret de polichinelle. Loïg Chesnais-Girard est depuis ce mardi 4 mai officiellement candidat aux élections régionales. Le président (PS) sortant du Conseil régional souhaite pour les six prochaines années plus d’autonomie et plus de pouvoirs pour la Bretagne. ENTRETIEN.

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Nous sommes à seulement cinquante jours du scrutin. Pourquoi une entrée en campagne si tardive ?

Il y a un temps pour tout et dans la situation dans laquelle où nous sommes, je devais être concentré au quotidien sur tous les dossiers bretons. Ayant bouclé mon projet et mon équipe, j’ai pensé que c’était le bon moment pour m’exprimer et m’engager.


Vos adversaires vous reprochent d’avoir profité de votre fonction de président de Région pour être en fait en campagne depuis plusieurs semaines ?

Quand vous êtes le président d’une collectivité, vous devez être partout dans les territoires. On est en crise depuis plus de six mois. Mon objectif, c’était d’être en permanence aux services des Bretons. Et puis franchement je n’allais pas faire le "Circus Pinder" partout en Bretagne .


Une annonce de candidature à Trébeurden dans les Côtes d’Armor. Un logo de campagne avec votre prénom bien mis en évidence. Vous avez fait le choix des symboles ?

Trébeurden est la commune de mon enfance, la commune où j’ai grandi. Il y a des lieux qui me parlent. Le lendemain de mon élection en 2017, j'étais à Trébeurden. J’ai pensé que c’était un clin d’œil sympathique. 

Quant au slogan "La Bretagne avec Loïg", mes parents m’ont fait le plaisir de me donner un prénom qui parle partout en Bretagne . Et je veux surtout assumer une certaine simplicité dans une démocratie fatiguée. La simplicité, c’est d’être disponible pour les maires, les associations, les entrepreneurs et quelquefois les journalistes.

                                                         


Une façon aussi de combler un déficit de notoriété. Selon un récent sondage, seulement 30 % des Bretons connaissaient votre nom. Ce n’est pas un handicap ?

On ne peut pas être à la fois le plus jeune président de région et le plus connu.


Il y a un risque d’abstention très forte. Comment intéresser les Bretons à ces élections ?

Il faut d’abord leur dire que nous avons beaucoup à faire depuis la crise du Covid. Leur dire aussi que voter dès le 20 juin, c'est donner plus de force à la Région.

Nous voulons moins de Paris car nous pensons que Paris ne peut pas résoudre tous les problèmes bretons. Je veux prendre des décisions en Bretagne et rendre des comptes aux Bretons.

Par exemple, sur la politique de la santé, nous pouvons être plus interventionnistes. La Région Bretagne est en capacité de co-présider à l’avenir de l’ARS ( Agence régionale de la santé). 


La Fonderie de Bretagne, Nokia, le déconfinement.. Autant de dossiers qui depuis la crise du Covid montrent que la Région ne semble pas avoir "la main" ?

La Région a la main que l’on veut bien lui donner. J’ai demandé au gouvernement et à l’Etat la régionalisation de la PAC, la régionalisation de la politique foncière avec la mise en place d’un plan "Pinel breton". J’ai réclamé un pilotage sur une partie du plan de Relance. J’ai essuyé trois refus.


Votre programme et votre liste sont prêts ?

Mon programme va encore se nourrir des 116 propositions du parti socialiste breton, des conclusions de l’Agora (une convention citoyenne réunie depuis six mois) et des réflexions du Breizh Lab sur l’avenir de la Bretagne. Je vais aussi reprendre des idées exprimées dans mon livre "le souffle breton" .

En clair, je suis pour une Bretagne qui produit, qui nourrit, tout en intégrant les enjeux du développement durable. Je veux les usines et l'écologie. Je veux plus d'emplois et moins de carbone. Je veux également une Bretagne du quotidien impliquée dans la santé, le logement, l’emploi et la mobilité.

Quant à mes colistiers, ils ont été choisis en toute liberté. Il y aura des élus locaux, des représentants du monde associatif, culturel, sportif et économique. Des salariés côtoieront des chefs d’entreprises. Des hommes et des femmes d’accord sur 80 % des sujets mais qui auront à cœur de débattre dans "l’hémicycle de Bretagne". Cette liste sera un concentré de Bretagne. Je dévoilerai les premiers noms ce vendredi dans le Finistère. 


Une quadrangulaire n’est pas à exclure au soir du premier tour. Vous envisagez des alliances, des rapprochements ? Avec la candidate écologiste Claire Desmares-Poirier ? Avec Thierry Burlot, votre ancien vice–président, candidat de la majorité présidentielle ?

Les uns et les autres avaient l’occasion de venir avec moi. Ils ont choisi un autre projet. Moi je veux gagner sur mon ambition pour la Bretagne.

Et puis, j’ai constitué autour de moi une équipe que je suis allé chercher depuis six mois, depuis quatre ans même. Je n’ai pas envie de me séparer d’une partie d’entre eux surtout pas sur un accord de coin de table, une nuit, un dimanche soir.


Et si le Rassemblement National est très haut au soir du premier tour, défenderez-vous l’idée d’un front républicain ? Vos amis socialistes l’ont fait il y a six ans dans les Hauts-de-France …

Je suis républicain. Mais je vais me battre pour que cela n’arrive pas. Je veux arriver en tête du premier tour et mettre très loin ceux qui désignent des boucs émissaires, qui entretiennent le défaitisme, le déclinisme et le repli dans notre région.

Et qui sait peut être que les Bretons me donneront une majorité au soir du premier tour. Cela leur permettra de suivre tranquillement le Tour de France.


Comme l’a annoncé Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, une défaite signifierait la fin d'une vie politique ?

Je n’ai pas l’ambition présidentielle de Xavier Bertrand. Je vais à ces élections régionales pour gagner. Je suis comme un sportif qui se prépare pour jouer le match de sa vie. Lui ne se dit pas : "Qu’est ce qui se passera, si je perds ?"


Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, n’a toujours pas donné de consignes de vote. C’est un désaveu pour Thierry Burlot le candidat soutenu par la majorité présidentielle ?

Jean-Yves Le Drian m’a mis le pied à l’étrier. Je lui serai toujours reconnaissant d’avoir assumé cela. Je lui reste fidèle et je respecte plus que tout sa liberté. Je ne dirai rien d’autre là-dessus.
 

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