L'évolution de la réglementation sur l'utilisation des pesticides pour préserver l'environnement ne plaît pas à tout le monde. Certains agriculteurs craignent de perdre des hectares de surface exploitable.
La réglementation sur les zones non traitées (ZNT) évolue et ne satisfait pas certains agriculteurs. Un nouvel arrêté interministériel prévoit une modification des zones non traitées, espaces définis que les propriétaires d'une parcelle donnée ne sont pas autorisés à traiter.Jusqu'à présent, les agriculteurs n'étaient pas autorisés à traiter les bandes enherbées en deçà de 5 m d'un cours d'eau. Désormais, dans certaines situations, les ZNT pourront atteindre 10 m, 20 m voire 50 m. De même, alors que ces ZNT n'étaient applicables qu'à proximité d'un cours d'eau, elles pourront désormais s'établir près des forêts, des bosquets et des haies dont la hauteur est supérieure à 5 m, ainsi que des fossés.
Moins de surface exploitable
Conséquence logique de cette mesure : moins de surface à traiter, c'est moins de surface exploitable. "Économiquement, ça représente presque 10 % de la surface de la parcelle. C'est compliqué à mettre en œuvre. Comment voulez-vous cultiver un champ si vous devez laisser une bande tout autour ?" s'interroge Gilles Morvan, agriculteur et vice-président de la FDSEA 29.
Pour un sylviculteur du Finistère, la situation en devient cocasse : "Une des choses qui risquent de se passer : abattage et destruction de la haie. Je risque de ne pas replanter pour ne pas subir cette réglementation. Je me retrouverai contrait de détruire mes forêts, détruire le bocage pour ne pas subir la pression d'une réglementation absurde", s'insurge-t-il.
"Ce sont les cours d'eau, les talus, les bosquets, les bois, qui sont des corridors écologiques, des passages d'un point du territoire à l'autre et ces espaces-là doivent être protégés de ces molécues" argue Arnaud CLugery, association eau et rivières de Bretagne.
Les habitations et les lieux publics seront bientôt concernées par ces ZNT.
Reportage : B. Gilbert / G. Queffelec / M. Ragot