Rennes : Alternatiba dénonce l'expansion d'Amazon

En ce jour de Black Friday qui profite particulièrement au e-commerce, les associations environnementales contestent l'implantation progressive d'Amazon sur tous les territoires au détriment du commerce de proximité, du climat et des emplois.

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Ce vendredi 4 décembre 2020, des militants d'Attac Rennes et d’Alternatiba Rennes ont ciblé la permanence du député LREM Florian Bachelier installée dans bâtiment Le Mabilay à Rennes. Ils ont élevé un mur de carton symbolique contre l’expansion d’Amazon en Bretagne comme dans toutes les régions. Une semaine d'action qui répond à un appel national lancé par les Amis de la Terre, ANV-COP21 et Attac avec des mobilisations partout en France (Lyon, Lille, Reims, Paris, Rouen, Auch, Sètes...). Déjà, ce jeudi, des militants rennais de ces associations, avaient mené une action d’affichage sur la permanence LREM d'Ille-et-Vilaine.
 

 

 

Stopper Amazon dans l'esprit de la Convention citoyenne pour le climat

Dans un communiqué commun les trois associations rennaises expliquent pourquoi elles estiment qu’il y a urgence : « Dans une période où les faillites et licenciements en cascade se poursuivent dans le commerce physique, une dizaine de nouveaux entrepôts Amazon sont en cours d'autorisation par l'Etat. Les militants ont décidé de passer à l’action car il y a urgence : le projet de loi “Convention Citoyenne pour le climat” devrait être présenté dans les prochains jours et voté à partir de mars. Il s’agit de la dernière occasion de stopper l’expansion d’Amazon en France. Les discours, édulcorant la situation, des députés de la majorité sur le sujet laissent à penser qu'ils se rangeront du côté du Président et refuseront d’inclure les entrepôts de e-commerce dans le moratoire sur les équipements commerciaux. C’est ce risque de  complicité de toute la majorité LREM au Parlement que nous souhaitons dénoncer aujourd’hui ! »

C'est aussi ce que souligne ANV-COP21 sur son site web: « Il est urgent que le soutien d’Emmanuel Macron et du gouvernement à l’implantation d’Amazon en France cesse. La présentation du projet de loi Convention Citoyenne pour le Climat à l’Assemblée Nationale dans les prochaines semaines est la dernière fenêtre législative pour inclure les entrepôts de e-commerce dans le moratoire sur les zones commerciales, comme le demandait la Convention Citoyenne.» 
 

 

 

Répondre à l'urgence climatique

Alternatiba est née en 2013 face à l’urgence climatique. Ce que le mouvement vise avant tout, c'est à stopper l'effet de serre et le réchauffement terrestre pour éviter une catastrophe écologique annoncée par les scientifiques du Giec. Or le e-commerce pousse le consommateur à passer des commandes qui multiplient les transports commerciaux non seulement par camion en Europe, mais aussi par avion ou bateau entre les continents. Un libre-échangisme mondial facilité par des accords internationaux au mépris des conséquences écologiques et sociales à l'échelle locale.
 

Préserver le commerce et l'emploi local

L'impact d'Amazon sur l'emploi est aussi un débat récurrent. En novembre 2019, le Secrétaire d'État chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi avait critiqué l'emprise d'Amazon sur le commerce.

Selon les signataires d'une tribune parue mi novembre sur France info, l’expansion d’Amazon pourrait conduire au doublement de sa part de marché et provoquer la destruction de 100 000 emplois partout en France.
 

 

Les projets d'Amazon en Bretagne

Pour l'instant la région Bretagne n'est concernée que par des projets. D'abord à Briec près de Quimper dans le Finistère, où les élus du conseil communautaire ont émis un avis favorable à un entrepôt logistique de 9 000 m² . Ensuite près de Nantes avec un projet de méga-plateforme logistique de 185 000 m².
 


Récemment en région Rône Alpes, la ville de Lyon a décidé d'aller en justice contre l'implantation d'un entrepôt d'Amazon.

 

Réaction de Florian Bachelier

Le député de la 8e circonscription d'Ille-et-Vilaine souhaite répondre aux militants de Attac Rennes et de Alternatiba Rennes qui ont ciblé sa permanence sans être venu discuter auparavant. Il assure tout d'abord qu'il est toujours prêt à dialoguer, surtout avec ceux qui ne partagent pas ses idées : "Quand on milite politiquement il faut toujours assumer ses positions à visage découvert et avec des arguments cohérents. Je viens de leur proposer un rendez-vous. Ils pourront m’expliquer l’intérêt de dégrader de nuit une permanence parlementaire et pourquoi eux vendent leurs œuvres sur Amazon."

Sur le fond du débat autour d'Amazon, il remarque tout d'abord que même les livres publiés par Attac sont en vente sur Amazon et que "Opposer les gens, catégoriser les bons et les mauvais commerçants, ce n’est pas à la hauteur du débat que nous devons avoir."

Pour Florian Bachelier si les plateformes Amazon ont un tel succès c'est parce que ce sont les meilleurs: "Le patron d'Amazon sera auditionné la semaine prochaine à l'assemblée nationale.Pour le député LREM, beaucoup d'inexactitudes sont dites : "Amazon paye un certain nombre d'impôts et respecte le droit social français... Après il y a forcément dans la régulation du commerce électronique français des choses à améliorer." 
"Mais qu'est-ce qu'on veut faire : arrêter les camions?  Soit on pense qu'on peut bloquer une structure de distribution comme Amazon qui apporte quand même des livres dans les foyers, avec des actions comme celle-là (NDLR: celle d'Attac et Alternatiba), soit on travaille sur des nouvelles formes de distribution. D'ailleurs il y a des collectivités locales qui travaillent déjà sur des nouvelles formes de distribution, qui organisent des plateformes communes en ligne pour permettre de l'achat local, être une alternative à Amazon. Donc il vaut mieux travailler à faire un "Amazon Français", un "Amazon Breton", un "Amazon Rennais" plutôt que de dénoncer un système qui marche... c'est pas sérieux. Même Attac vend ses bouquins sur Amazon: demandez-leur pourquoi: parce que c'est là que ça se vend!  Voilà. Ensuite on peut aussi envisager une consommation plus responsable, c'est les horaires de travail, l'emploi, les transports, le stationnement, la fiscalité, la négociation européenne... Mais j'aurais plaisir à échanger avec eux sur des arguments. Si j'avais refusé leur rendez-vous, je comprendrais leur action, mais moi ma porte est grande ouverte".

 

Réponse d'Alternatiba Rennes, ANV-COP21 Rennes, Attac Rennes, CIP Bretagne

Ce 11 décembre, sous signature collective, les militants qui avaient ciblé la permanence du député Florian Bachelier une semaine plus tôt, ont fait parvenir un mail à notre rédaction après la parution de notre article. En voici les pricipaux points:

"Il nous a [suite aux articles parus dans la presse] contacté pour un rendez-vous que nous avons bien évidemment accepté.
Nous assumons parfaitement nos actions puisqu’elles sont revendiquées dans la presse et sur nos réseaux sociaux et que nous nous sommes même soumis.es à un contrôle de police lors de l'action du vendredi 5 décembre. Nous ne considérons pas le collage de quelques affiches dans le hall d'entrée (enlevées sans traces quelques heures après) comme des dégradations comparées au coût climatique, social et économique de l'installation d'Amazon en France.

​​​​​​​Nous revendiquons la parfaite cohérence de nos arguments [exposés sur nos sites]: Amazon détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée [...] , offre une majorité d’emplois précaires [...], contribue fortement au réchauffement climatique [...], dissimule son chiffre d’affaires réalisé en France pour échapper à l’impôt sur les sociétés (57% non déclaré en 2017) et construit actuellement de gigantesques entrepôts sur des terres agricoles à proximité des grandes villes (10 en cours) en contournant la législation sur l’extension des grandes surfaces."







 

 



 

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