Une saga judiciaire jalonne la vie de Robert Prigent depuis 34 ans. Cet ancien capitaine au long cours a aujourd'hui 80 ans, et demain, il sera de nouveau à la barre, mais celle du tribunal de Guingamp. La justice devra statuer sur son expulsion de sa maison de Trédarzec dans les Côtes d'Armor.
Robert Prigent n' est plus propriétaire de sa maison depuis 1989, mais il fait de la résistance et l'occupe toujours avec son épouse. A l'origine de ce feuilleton judiciaire, son licenciement par la compagnie pétrolière Total en 1981 pour fautes grave. ce que lui reproche la compagnie à l'époque: avoir dénoncé le mauvais état de la Bételgeuse à la suite de son naufrage en Irlande en 1979, faisant 51 morts.
Une montée au créneau qui marque le début de ses ennuis. Car sans travail, il se retrouve bientôt sans maison. Elle est saisie, une adjudication est prononcée et la vente a lieu en 1989. Depuis, Robert Prigent se bat pour récupérer son bien. Il est toujours sous la menace d'une expulsion, mais pas question pour lui de quitter les lieux.
"J'attend d'être explusé. Et si je suis expulsé, je mettrai ma petite remorque agricole là-haut et j'irai coucher dedans, et je n'en bougerai plus" menace-t-il. "J'ai 80 ans, et je ne suis pas décidé à mollir".
Jeudi matin, devant le tribunal d'instance de Guingamp, l'ancien capitaine va de nouveau demander l'annulation de l'adjudication. Faute d'avoir trouvé un avocat, il plaidera lui-même sa cause devant les juges.