Les infirmières et infirmiers des blocs opératoires réclament la reconnaissance de la spécificité de leur métier et une revalorisation. En grève pour une partie d’entre eux depuis le 23 septembre, ils veulent durcir le mouvement et manifestent jeudi à Paris. Des bretons vont faire le voyage.
Les infirmiers et infirmières des blocs opératoires sont en colère. Ceux qu'on appelle les "Ibode" sont des infirmiers spécialisés qui assistent les chirurgiens lors des interventions. Leur formation spécifique leur permet d’assurer des actes de haute technicité comme suturer le patient après l’opération.
Et les Ibode perdent patience. Ils n’ont notamment pas apprécié le récent pacte de « refondation des urgences » du Ministre de la Santé. Un pacte qui prévoit de déléguer à des infirmiers qui s’inscrivent dans un protocole de coopération, des actes jusque-là réservés aux infirmiers spécialisés, comme les fameuses sutures.
Les actes très techniques comme les sutures nécessitent une formation spécifique
"Notre colère ne vise pas nos collègues infirmiers non spécialisés, souligne-t-on au Syndicat National des Ibode. Mais c’est une atteinte à notre champ de compétences".
"Pour éteindre le feu aux urgences, la Ministre confie, moyennant une prime de 80 euros, une partie de nos tâches aux IDE, ajoute le Snibo, alors que les Ibode suivent au-delà du cursus traditionnel une spécialisation de 18 mois, plus une autre formation, qu'ils réclament depuis longtemps une revalorisation, et qu'ils ne voient rien venir."
Deux cars d’Ibode bretons en manif à Paris
Les IBODE de toute la France vont donc manifester ce jeudi à Paris. En grève pour une partie d’entre eux depuis le 23 septembre, ils veulent durcir le mouvement, et espèrent être reçus par Agnes Buzin la Ministre de la Santé.Des bretons vont faire le déplacement. Deux cars ont quitté Rennes ce matin. Parmi les plus mobilisé-e-s, les Ibode de Saint-Malo. Leur mouvement a débuté le 7 octobre, avec un débrayage d’une heure chaque matin, ce qui décale l’agenda des opérations. Les infirmiers spécialisés de la Cité corsaire ont même réalisé une vidéo en revisitant la Chanson des Enfoirés.
Dans les hopitaux, les urgences seront évidemment assurées.