Cette année scolaire, l'association Les Cols Verts Rennes mène des ateliers de sensibilisation à l'équilibre alimentaire avec des collégiens de La Binquenais, dans le quartier du Blosne. Une initiative qui vise également à leur faire découvrir des métiers en lien avec l'agriculture urbaine.
Au cœur du quartier rennais du Blosne, juste à côté du Triangle, le "Potager des Cultures", sa serre et ses carrés de terre cultivés font l’effet d’une oasis au milieu des barres d’immeuble. Cette micro-ferme urbaine a pour objet de reconnecter les citadins à la nature et de travailler autour de l’accessibilité alimentaire.
Un petit groupe d’adolescentes, pelles et brouette en mains, va attaquer le désherbage de quelques parcelles. Diakoumba, Selvi-Nur, May-Lys et Héloïse sont en 4ème SEGPA au collège de la Binquenais, dans le même quartier. Et elles participent depuis quelques semaines à l’initiative menée par l’association Les Cols verts Rennes auprès de leur collège.
Le jardin, avant, ça n'était pas notre univers.
Les mains dans la terre, elles sèment, cueillent, taillent et arrosent. Elles l’avouent toutes les quatre sans rougir comme des tomates : "Le jardin avant, ça n’était pas notre univers". Bien sûr, elles connaissaient la règle des 5 fruits et légumes par jour pour l’équilibre alimentaire mais pour elles, "c’était un peu de la théorie".
Et bien là, c’est très pratique : l’idée sera d’aller cuisiner au collège les légumes cultivés. Un petit voyage de quelques kilomètres de la terre à l’assiette en quelque sorte. Céline Martin, leur enseignante, les accompagne avec ferveur : "C’est un très beau projet qui a du sens et qui leur plaît", constate-t-elle.
Reconnecter les urbains à la nature
Il faut dire que l’association des Cols Verts Rennes n’en est pas à son coup d’essai. Installée à Rennes depuis fin 2017, elle œuvre pour reconnecter les urbains à l’environnement et au vivant grâce à cette micro ferme urbaine dans le quartier du Blosne où près de 3000 m² d’espaces verts ont été alloués à l’association par la Ville de Rennes.
Co-construit, ce lieu est régi par l’idée que chacun à un rôle à jouer dans la transition écologique et alimentaire. Concrètement, l'association propose des ateliers, des chantiers participatifs pour les bénévoles et d'autres actions de sensibilisation sur le territoire à destination du grand public.
De la fourche à la fourchette
Quelques semaines plus tard, nous retrouvons Diakoumba, Selvi-Nur, May-Lys et Héloïse au sein de leur collège où elles cuisinent ce jour-là les légumes cultivés au potager. "On les a vus pousser, alors forcément ils n’ont pas le même goût… ", plaisante Diakoumba. "Ils sont meilleurs ! clame May-Lys, sauf la roquette, elle pique", ajoute-t-elle en rigolant, entourée des fous rires de ses copines qui sont bien d’accord.
Sur le plan de travail, on aperçoit des pommes de terre qui attendent d’être transformées en délicieuses frites. Idem pour les patates douces. Nous retrouvons les filles aux fourneaux mais surtout au taquet ! Et ça grouille dans tous les sens. Au menu ce midi : des galettes végétariennes, avec du houmous et un confit d’oignons, le tout accompagné des fameuses frites maison.
Découvrir de métiers verts accessibles avec un CAP
Le plaisir de faire soi-même est au rendez-vous et l’entraide aussi. Chacune donne un coup de mains : l’une touille pendant que l’autre goûte le houmous. Le stress monte d’un cran après la récré car il faut qu’à midi, tout soit prêt. Mais comme au jardin, il faut laisser le temps au temps…
Une dernière vérification sur la cuisson des frites et les délicieuses galettes végétariennes seront fin prêtes. La preuve, à midi, on n’entend plus que le bruit des fourchettes.
Pari réussi, mais l’objectif est aussi professionnel : "L’idée est de faire découvrir à ces jeunes des métiers accessibles avec un CAP et même des métiers de la transition alimentaire comme la production agroécologique, les méthodes de transformation adaptées, les circuits de distribution responsables, la consommation durable ou encore la valorisation des déchets via l’économie circulaire.", conclut Céline Martin.