Ce chiffre alarmante figure dans une enquête menée par l'Agence du médicament et la Caisse nationale d'assurance maladie. Il y a quelques mois, nous avions rencontré une de ces victimes, une Morbihannaise. Témoignage.
Selon le Canard Enchainé, la première partie de l'étude aurait été communiquée au ministère de la Santé dès la mi-juillet mais "soigneusement cachée aux familles". Cette dernière affirmation est démentie par le ministère de la Santé qui précise que "le premier volet" de l'étude sera présenté à l'Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac) le 24 août prochain. Il n'a pas commenté les chiffres publiés par le Canard. "Cette réunion a été fixée dès la fin du mois de juillet. Le ministère étudiera, en lien avec cette association représentative des familles, avec laquelle il travaille étroitement, les mesures qu'il apparaîtra nécessaire de mettre en oeuvre" précise le ministère.
L'étude rendue publique début septembre
L'institution ajoute que l'étude et "le plan d'action qui sera établi sur cette base" seront pour leur part rendus publics début septembre. L'Apesac avait donné l'alerte dès 2014, accusant Sanofi et les autorités sanitaires d'avoir tardé à agir alors que les risques du valproate de sodium sont connus depuis longtemps. Elle évalue à près de 30.000 le nombre des victimes du médicament depuis 1967.En février dernier, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait pour sa part évalué à 450 le nombre d'enfants nés avec des malformations congénitales entre 2006 et 2014 après avoir été exposés in utero au valproate. En 2014, avant la mise en place de nouvelles restrictions d'utilisation, 93.000 femmes en âge de procréer prenaient ce médicament en France dont 37.000 pour épilepsie et 56.000 pour des troubles bipolaires.
Suite au rapport de l'Igas, la ministre de la santé Marisol Touraine a annoncé la création d'une filière pour prendre en charge les enfants victimes. Elle a également reçu la présidente de l'Apesac pour faire avancer le dossier des indemnisations.
Il y a quelques mois, nous avions rencontré une mère de famille qui avait pris de la Dépakine, pendant sa grossesse.
Utilisée pour traiter l'épilepsie, la Dépakine est commercialisée en France par Sanofi depuis 1967, puis sous forme générique par d'autres laboratoires.