Les déficits pluviométriques observés depuis l’automne 2016 ne sont que la partie visible de l’iceberg « sécheresse ». Sous nos pieds les nappes d’eau se rechargent en fonction des chutes de pluies, des températures et du couvert végétal.
Faut-il s’alarmer de ce que communique le Bureau de recherches géologiques et minières ?
Dans l’entrée en matière de son bulletin de juin l’établissement public résume ainsi la situation :
Des pluies déficitaires en juin, des nappes majoritairement en baisse, des niveaux surtout inférieurs à la « normale » saisonnière
La hauteur des nappes est dépendante des pluies sur plusieurs mois
Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), rappelle d’abord que les niveaux des nappes en Bretagne n’avait réellement commencé à remonter que mi-novembre 2016, c'est-à-dire un peu tard.Ensuite, ces nappes se sont rechargées plus ou moins au rythme des excédents et des déficits de pluie.
La pluviométrie est capricieuse depuis l’hiver 2016
Les mois d’octobre et de décembre 2016 et les mois de janvier, de mars et d’avril 2017 ont été déficitaires, tandis que novembre 2016 et février et mai 2017 ont été « normaux » ou excédentaires. Cette tendance faiblement pluvieuse s’est poursuivie par un mois de juin à pluviométrie déficitaire (globalement de 75 % à 90 % de la « normale »).Durant la période de mars à juin 2017, même si des situations locales ont pu être plus favorables, les pluies ont été globalement inférieures à la « normale ».
Au mois de juin la pluviométrie est restée déficitaire (75 à 90% de la normale)
C'est un phénomène assez exceptionelle qui localement peut être alarmant.
Le BRGM relève en cet été 2017 des niveaux des nappes exceptionnellement bas.
intervenants: Bruno Mougin, ingénieur hydrologue BRGM / Franck Baraer, climatologie Météo France
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©France 3 Bretagne
Toutes les pluies ne sont pas efficaces
Pour les spécialistes les « pluies efficaces » correspondent à la part de l’eau qui s’infiltre dans le sol et parvient jusqu’à la nappe.En hiver cette part est beaucoup plus importante qu’en été. D’abord à cause de la végétation qui couvre le sol d’avril à septembre et qui consomme une grande part de cette eau. Ensuite à cause de la sécheresse du sol que la pluie doit d'abord imbiber avant de pouvoir pénétrer plus profondément le sol. Une petite pluie ne fait souvent que rafraichir la surface pour le bonheur des plantes mais s’évapore ensuite sans avoir le temps d’alimenter nos réserves souterraines.
Le graphique qui suit montre quatre exemples de pluviométrie dans quatre départements bretons. On constate que la part des pluies efficaces dans cette période Mars-Juin est mince même dans la station météo la plus favorisée par les précipitations : celle de Trémuson (22).
Le bulletin du BRGM Bretagne précise que sur ces 4 derniers mois (mars à juin 2017), les pluies efficaces sont faibles et elles représentent sur cette période : 11 % des pluies tombées à Rennes St-Jacques (35), 27 % à Trémuson (22), 16 % à Pontivy (56) et 15 % à Spézet (29).
Les conséquences de ces faibles précipitations s'observe sur les niveaux des nappes phréatiques. D'après Bruno Mougin, ingénieur hydrogéologue au BRGM de Bretagne, ce qui se passe par exemple à Guer (56) est assez représentatif de l'état des eaux souterrainnes en Bretagne.
Sur l'ensemble de la Bretagne les situations sont variables mais de nombreuses nappes atteignent des niveaux assez bas pour imposer des mesures d'économie voire de restriction pour tenir jusqu'à l'hiver prochain.