Le commandant turc du TK Bremen, cargo échoué en 2011 sur une plage bretonne et seul mis en cause dans cette affaire, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Brest.
Le procureur de la République Jean-Philippe Récappé avait requis lors de l'audience en octobre six mois de prison avec sursis ainsi qu'une amende de 20 000 euros à l'encontre de Rifat Tahmaz, 55 ans.
Ni le prévenu, ni son avocat n'était présent lorsque la décision du tribunal correctionnel de Brest a été rendue en tout début d'après-midi ce jeudi.
Le syndicat mixte de protection du littoral breton Vigipol et les associations environnementales Bretagne Vivante et Eau et Rivières, présentes ce jeudi ont fait savoir qu'elles allaient faire appel de la décision.
Un échouage en décembre 2011
Battant pavillon maltais, le TK Bremen s'était échoué à 2h du matin le 16 décembre 2011 sur une plage du Morbihan. Ses 19 membres d'équipage avaient pu être sauvés et les 112 tonnes de fioul qui s'étaient échappées du navire n'avaient provoquéqu'une pollution relativement restreinte.
Le commandant du vraquier de 109 m de long avait quitté le port de Lorient dans la matinée du 15 décembre malgré l'annonce d'une forte tempête à venir. "Cet accident pouvait être évité à condition que les bonnes décisions aient été prises très tôt", avait noté Jean-Philippe Récappé, s'interrogeant notamment sur les raisons qui avaient conduit Rifat Tahmaz à ne mouiller qu'une seule ancre alors que le navire avait commencé à dériver ou à ne lancer un appel au secours que très tardivement.
"Si (ces décisions) n'ont pas été prises, ce n'est certainement pas la faute du sémaphore, du Cross (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) et encore moins de la capitainerie qui n'ont pas eu les informations qui auraient pu leur permettre d'intervenir", avait-il estimé.
Des défaillances et manquements ont été relevés au cours du procès du côté des administrations maritimes chargées de la sécurité dans la zone, et la défense du commandant Tahmaz n'avait pas manqué de s'en prendre à elles dans sa plaidoirie, réclamant la relaxe.