L’opposition des élus écologistes rennais au grand départ du tour de France en 2021 fait couler beaucoup d’encre. Une encre acide, qui pointe le choix de Brest, où EELV siège aussi au sein de la majorité municipale. Alors y-a-t-il dissension chez les écolos bretons ?
Même Bernard Hinault, quintuple vainqueur de l'épreuve, s'est fâché dans les colonnes de Ouest-France contre Valérie Faucheux, coprésidente du groupe des élus écologistes de Rennes et nouvelle adjointe aux mobilités : " Elle parle d’événement du passé. C’est peut-être elle qui est du passé. Elle est écologiste, non ? (...) Ça me met un peu en colère parce qu’on ne peut pas dire que le cyclisme est quelque chose d’arriéré. Elle ferait mieux de réfléchir avant d’ouvrir sa gueule."
Face à cette volée de bois vert qui sévit dans la presse et sur les réseaux sociaux, le groupe EELV de Rennes a réagi, ce jeudi 13 août, à travers un communiqué de presse. " Le Tour de France est un événement populaire (…). Mais, il coûte très cher en argent public. Il coûte aussi très cher sur le plan environnemental", rappellent les écologistes rennais.
Le PS rennais affirme ne pas avoir été pris en otage par ses alliés écologistes
De son côté, Marc Hervé, élu PS et premier adjoint à la maire de Rennes sort de sa réserve ce vendredi après-midi et affirme, chez nos confrères de France Bleu "ne pas avoir été pris en otage par les Verts."Des questions de calendrier se sont posées, explique-t-il : " Nous aurons beaucoup de manifestations en juin 2021. Je pense à l'inauguration de la deuxième ligne de métro et au lancement de l'exposition de la collection Pinault notamment. Le Tour est venu se greffer à cela."
Sur son compte Facebook, il ajoute que "ce qui a scellé le souhait d'accueillir une étape plutôt que le Grand départ, et non le refus d'accueillir le Tour comme il a pu être dit de manière erronée, reste l'aspect budgétaire et financier."
Marc Hervé évoque les "700 000 € directement versés par la ville d'accueil à la société organisatrice, auxquels s'additionnent plusieurs centaines de milliers d'euros de prestations directes pour le Grand départ."
Les Verts brestois
A Brest, ville d’où la Grande Boucle s’élancera l’an prochain, la question du grand départ du tour fait sourire le chef de file des Verts à la mairie : "Il faut croire que la maire de Rennes ne voulait pas le Tour aussi fort que le maire de Brest", rétorque Ronan Pichon.L’élu écologiste, membre de la majorité municipale, poursuit : "Les élus Verts de Brest ne sont pas hostiles au départ du Tour, mais il faudra faire un effort sur le bilan moral et écologique. En terme d’impact carbone et de déchets d'abord. Communiquer en breton et en langage des signes serait bienvenu. Enfin, le sexisme, avec l’image de la femme que véhicule cet événement doit être questionné (NDLR : à travers les hôtesses)."
Si aucun effort n‘est réalisé en ce sens, la tête de file écologiste brestoise promet qu’il le fera savoir haut et fort.
Sur son compte Facebook, son colistier Glen Dissaux, élu Vert à la mairie et vice-président à Brest Métropole, partage ces inquiétudes mais se réjouit de la décision : "Cela nous permettra de mettre en avant le vélo sous toutes ses formes (…) l’utilisation croissante et l’importance sociale du vélo."
A une vingtaine de kilomètres de Brest, Landerneau s’est portée candidate pour l’arrivée de la première étape du Tour. Là encore, un vent écologiste, comme à Rennes, souffle à l’encontre de cette idée.
Les arguments sont les mêmes qu’à Brest et Rennes : bilan carbone, déchets, image de la femme et coût. "100 000 €, pour une étape, c’est beaucoup pour une petite ville comme Landerneau", martèle Christophe Winckler, porte-parole du groupe EELV de la région de Landerneau. Mais, leur voix sera plus difficile à porter puisque la nouvelle municipalité landernéenne ne compte aucun élu de ce parti.